La 5ᵉ édition des Nocturnes du Patrimoine a été inaugurée, jeudi soir à Casablanca, avec une conférence consacrée à l’apport des technologies numériques dans la préservation et la valorisation du patrimoine bâti.
Organisé, sur trois jours, par l’association Casamémoire, cet événement annuel se veut une initiative citoyenne visant à sensibiliser le public à la richesse architecturale et historique de la métropole. À travers une série de balades nocturnes, de lectures théâtrales et de conférences thématiques, cette édition met en avant les outils numériques au service de la conservation du patrimoine.
Dans une déclaration à l’agence de presse MAP, Karim Rouissi, architecte et président de Casamémoire, a souligné l’importance de cet événement dans la redécouverte du patrimoine casablancais, expliquant que les Nocturnes du Patrimoine offrent aux Casablancais l’opportunité d’explorer des sites emblématiques tels que les Habous, le centre-ville et l’ancienne médina à travers des visites guidées animées par des bénévoles, mais aussi d’assister à des lectures théâtrales qui seront organisées dans des lieux emblématiques comme la Mahkama des Habous, le jardin du cinéma Le Ritz et la Maison de l’Union.
Évoquant l’évolution de la perception du patrimoine au Maroc, M. Rouissi a mis en avant les avancées réalisées en matière de sensibilisation et de protection.
« Ces dernières années, un véritable travail de fond a été mené, renforçant l’attachement des citoyens à leur patrimoine. Ce dernier constitue un repère essentiel permettant de mieux comprendre les mutations de notre environnement urbain », a-t-il soutenu, ajoutant que l’actualisation du cadre législatif par le ministère de la Culture représente une avancée notable.
Soulignant la diversité du patrimoine national, M. Rouissi a insisté sur l’importance d’une approche inclusive et collaborative pour sa préservation. « Si Casamémoire défend principalement le patrimoine moderne de Casablanca, la richesse du patrimoine marocain dans son ensemble exige une mobilisation collective pour assurer sa transmission aux générations futures », a-t-il dit.
De son côté, Salim Benmlih, directeur général de Geodata, entreprise spécialisée dans les systèmes d’information géographique (SIG), a relevé le rôle croissant des technologies géospatiales dans la documentation du patrimoine, notant que depuis une trentaine d’années, la digitalisation et la numérisation du patrimoine se sont imposées comme des leviers essentiels pour sa préservation.
« Cette digitalisation permet non seulement de mieux documenter et protéger notre héritage, mais aussi d’intéresser les jeunes générations à travers des expériences immersives », a-t-il indiqué, soutenant que l’utilisation des outils numériques ouvre de nouvelles opportunités pour la promotion du patrimoine marocain, notamment à l’approche des grands événements internationaux.
« À la veille de Maroc 2030, ces technologies joueront un rôle central dans l’attractivité touristique du pays, en permettant aux visiteurs de découvrir virtuellement des sites patrimoniaux avant même leur arrivée », a fait remarquer M. Benmlih.
À travers cette 5ᵉ édition qui se poursuit jusqu’au 15 courant, les Nocturnes du Patrimoine réaffirment leur ambition de rendre accessible l’héritage architectural casablancais, tout en intégrant pleinement les avancées technologiques dans les stratégies de sauvegarde et de valorisation.