Un nouveau type de moustiquaire distribué dans toute l’Afrique subsaharienne a permis d’éviter environ 13 millions de cas de paludisme et près de 25.000 décès en trois ans, ont annoncé mercredi les bailleurs de fonds du projet, cités par l’agence de presse AFP.
Selon les derniers chiffres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 249 millions de cas de paludisme et 608.000 décès ont été enregistrés en 2022, la majeure partie des cas ayant été dénombrés en Afrique. Près d’un demi-million d’enfants dans cette partie du continent africain meurent chaque année de cette maladie causée par un parasite transmis par des moustiques, souligne la même source.
L’un des défis majeurs alors que les efforts se multiplient dans le monde pour tenter de réduire ces chiffres toujours élevés est la résistance croissante aux insecticides observée chez les moustiques porteurs de la maladie.
Dans le but de résoudre ce problème, le projet New Nets a livré 56 millions de moustiquaires imbibées d’un double insecticide dans 17 pays particulièrement touchés par le paludisme, entre 2019 et 2022. L’initiative a été financée par Unitaid et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme – et dirigée par l’Innovative Vector Control Consortium.
Il a été constaté que les nouvelles moustiquaires – qui étaient enduites d’un insecticide pyrrole de nouvelle génération en combinaison avec l’insecticide pyréthrinoïde standard – étaient bien plus effcicaces pour lutter contre le paludisme.
L’évaluation de deux essais cliniques et de cinq études pilotes a montré que les nouvelles moustiquaires amélioraient le contrôle du paludisme de 20 à 50 pc dans les pays signalant une résistance aux insecticides en Afrique subsaharienne, par rapport aux moustiquaires standards, ont indiqué les groupes dans un communiqué.
Les bailleurs de fonds du projet ont estimé que le coût supplémentaire par cas de paludisme évité grâce aux nouvelles moustiquaires par rapport aux moustiquaires standards était compris entre 0,66 et 3,56 dollars.
Dans le même temps, la réduction des cas de paludisme et des décès attribués aux nouvelles moustiquaires « équivaut à une économie potentielle de 28,9 millions de dollars pour les systèmes de santé », indique le communiqué.
« Le succès du projet New Nets est la preuve qu’en favorisant la collaboration entre les partenaires mondiaux de la santé, en exploitant l’innovation et en utilisant des approches qui façonnent le marché, nous pouvons lutter contre la résistance aux insecticides, rendre nos interventions très rentables et accélérer les progrès contre le paludisme », a déclaré le chef du Fonds mondial, Peter Sands, cité dans le communiqué.