Le règlement des comptes qui cible des anciens du régime déchu de Abdelaziz Bouteflika se précise de jour en jour. Le chef d’état-major de l’armée algérienne a qualifié dimanche 29 septembre 2019 de « juste sanction » le jugement rendu contre le frère du président déchu, Saïd Bouteflika, deux ex-chefs du renseignement et une femme politique, condamnés à 15 ans de prison pour « complot » contre l’Etat.
Le général Ahmed Gaïd Salah, véritable homme fort de l’Algérie, a évoqué lors d’une visite à Oran (nord-ouest) « la juste sanction infligée à certains éléments de la bande » condamnés à des peines « qui concrétisent une revendication populaire pressante et légitime ».
Jugés par le tribunal militaire de Blida, au sud d’Alger, Saïd Bouteflika, frère du président déchu Abdelaziz Bouteflika, le général Mohamed Mediene « Toufik » et son successeur à la tête du renseignement Athmane Tartag, ainsi que la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT, trotskistes) Louisa Hanoune, ont écopé le 25 septembre de 15 ans de prison pour « atteinte à l’autorité de l’armée » et « complot contre l’autorité de l’Etat », après un procès éclair.
Ils ont dix jours pour faire appel, selon la défense. « Que le peuple algérien sache que nous ne connaitrons point de répit jusqu’à ce que chaque corrompu et chaque subversif ait la punition qu’il mérite. L’opération de lutte contre la corruption se poursuivra jusqu’à la fin », a promis le général Gaïd Salah.
Ce procès a lieu après une vague d’arrestations massives dans l’entourage d’Abdelaziz Bouteflika, contraint à démissionner début avril sous la pression conjuguée de l’armée et d’un mouvement de contestation inédit.