Un total de 390 détenus condamnés pour extrémisme et terrorisme ont bénéficié du programme « Moussalaha » depuis son lancement en 2017, a indiqué, vendredi à la prison locale de Salé, le secrétaire général de la Rabita Mohammadia des Oulémas, Ahmed Abbadi.
Dans une déclaration à la presse à l’occasion de la clôture de la 17è édition du programme « Moussalaha », M. Abbadi a affirmé que ce programme de réhabilitation a connu un franc succès, notant que cette édition a bénéficié à 26 détenus condamnés dans le cadre des affaires d’extrémisme et de terrorisme.
Il a mis en avant les composantes de ce programme qui s’articule autour de trois axes, à savoir la réconciliation avec soi-même, la réconciliation avec le texte religieux et la réconciliation avec la société y compris ses lois, ses législations et ses institutions.
Pour sa part, le coordonnateur de la Fondation Mohammed VI pour la réinsertion des détenus, Abdelouahed Jamali Idrissi, a mis en exergue les avantages de ce programme ciblant une catégorie particulière avec une diversité d’intervenants et une approche singulière.
Ce programme s’appuie sur une approche souple dans le traitement du terrorisme et de la violence, tout en privilégiant le dialogue, la rupture avec le discours violent et la réconciliation avec soi-même et avec le texte religieux, a-t-il fait observer.
De son côté, le Directeur des affaires pénales, des Grâces et de la Détection du Crime au ministère de la Justice, Hicham Mellati a fait savoir que le programme de réconciliation « Moussalaha », qui permet d’élargir l’éventail des possibilités de mise en liberté, constitue un jalon important dans la politique pénale, offrant de nouvelles perspectives dans le cadre des mesures incitatives visant à donner aux bénéficiaires une chance de retrouver la liberté et de s’intégrer au sein de la société.
Les conférences organisées dans le cadre de ce programme visent également à initier les bénéficiaires à l’arsenal juridique, tant sur le plan national qu’international, relatif à la criminalité et au terroriste, a-t-il expliqué.
Des détenus ayant bénéficié de cette 17e édition de « Moussalaha » se sont félicités de l’apport de ce programme, mettant en avant la qualité des cours dispensés et des sessions de formation organisées.
Le détenu « Y.G », qui poursuit ses études universitaires en droit, a déclaré avoir bénéficié de cours et de sessions de formation comprenant les aspects religieux, psychologiques et juridiques. Quant au détenu « M.B », titulaire de trois licences en « fondements de la religion », en « histoire » et en « sociologie », il a mis en avant l’impact profond de ce programme sur sa vie, en termes d’acquisition de connaissances dans plusieurs disciplines qu’il ignorait auparavant, ce qui lui a permis d’améliorer sa compréhension et d’élargir ses connaissances, particulièrement dans les domaines de la religion et du droit.
La cérémonie de clôture qui s’est déroulée en présence du délégué général à l’Administration Pénitentiaire et à la réinsertion, Mohamed Salah Tamek, et des représentants des partenaires institutionnels, des experts et des encadrants ayant participé à ce programme, a été marquée par la projection d’une vidéo sur les résultats de cette édition, avec des témoignages des détenus participants, outre des prestations artistiques et culturelles présentées par les détenus, telles que des chants de Madih et de Samaâ.
À l’issue de cette cérémonie, des certificats de participation ont été délivrées aux détenus bénéficiaires. Outre le programme Moussalha, le Centre Moussalha a lancé plusieurs programmes dans le cadre de sa stratégie de lutte contre l’extrémisme dans les prisons, notamment un programme de réhabilitation pour les jeunes détenus pour extrémisme et terrorisme (âgés de moins de 20 ans), qui a bénéficié à 19 détenus, et un programme de prévention de l’extrémisme violent et du terrorisme dans les prisons par le biais de l’éducation par les pairs, destiné à 22.000 détenus de droit commun.