L’émancipation des femmes, au delà de la consolidation de leur représentativité politique, passe par des efforts en faveur du renforcement de leur influence politique effective, a souligné mercredi à Rabat, la Représentante de l’ONU-Femmes au Maroc, Myriem Ouchen Noussairi.
« La parité en matière d’influence, portant sur la capacité des femmes à piloter les orientations générales, à participer pleinement à l’élaboration des politiques, et à mettre en exergue leur expertise constitue un horizon fondamental » et ce, en œuvrant de manière plus claire à l’amélioration de l’infrastructure institutionnelle, la promotion de la culture politique et l’immunisation contre l’ensemble des entraves à l’adhésion politique des femmes, a ajouté Mme Ouchen Noussairi, à l’ouverture des travaux du 2è Forum parlementaire annuel sur l’égalité et la parité organisé, sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, par la Chambre des Représentants, a indiqué l’agence de presse MAP.
Et la responsable de poursuivre que l’instance onusienne pour l’égalité du genre et l’autonomisation de la femme accompagne le Royaume en termes de mise en œuvre des priorités nationales, tout en offrant du soutien technique et des analyses comparatives qui facilitent la réflexion et la prise de décision, a souligné la même source.
Dans la foulée, Mme Noussairi a relevé que l’instance onusienne poursuivra sa coopération en vue de consolider les capacités des femmes parlementaires notamment, lors de la prochaine étape électorale et post-électorale, estimant que ce genre d’initiatives contribue à la consolidation des compétences, et favorise la mise en place de réseaux solides des femmes leaders à l’échelle territoriale.
De son côté, la présidente du groupe du travail thématique provisoire sur l’égalité et la parité, Najwa Koukouss, a fait savoir que les réformes politiques et constitutionnelles, accompagnées du lancement de grands chantiers et de la mise en place de politiques sectorielles ont permis d’atteindre des objectifs qualitatifs en matière de promotion de la situation de la gent féminine, ayant guidé le Parlement en matière d’activation de ses rôles constitutionnels de manière à ériger la législation en une plateforme pour consolider l’égalité du genre.
Et de poursuivre que la mission de contrôle du Parlement constitue un pilier fondamental pour la consolidation des droits de la Femme notamment, à travers l’activation des mécanismes de contrôle des actions du gouvernement, contribuant de manière fondamentale à promouvoir les droits des femmes.
La création du groupe de travail thématique provisoire sur l’égalité et la parité, en cohérence avec la volonté de la Chambre des Représentants de placer la question des droits féminins au cœur de l’action parlementaire, intervient dans le but de contribuer aux efforts nationaux visant la consolidation de l’égalité des sexes, la formulation de propositions et de recommandations pour l’activation de l’initiative législative des membre de ladite Chambre et le développement de son rendement et les capacités de ses instances en matière de contrôle de l’action gouvernementale et d’évaluation des politiques publiques, a fait savoir la députée.
Dans ce sens, elle a indiqué que le Forum parlementaire annuel constitue l’occasion de s’arrêter sur l’activation des dispositions constitutionnelles en matière d’égalité et de parité, l’institutionnalisation du débat parlementaire y afférent, et d’ouvrir un horizon pour le dialogue et le débat publics entre le parlement et l’ensemble des parties concernées par les questions d’égalité et de parité, outre le fait qu’il offre l’opportunité d’échanger les expériences et expertises, ainsi que les bonnes pratiques en la matière.
Pour sa part, la représentante résidente du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) au Maroc, Ilaria Carnevali, a fait savoir que l’égalité du genre et l’émancipation de la femme dans tous les domaines, figurent au cœur de l’Agenda 2030 et des Objectifs de Développement Durable (ODD).
Et de poursuivre que la situation des droits de la femme au cœur de l’agenda du développement n’est pas seulement une question de droits, mais « une réalité confirmée par les rapports et expertises internationaux, lesquels confirment que quand la femme est associée au processus d’élaboration des politiques publiques, les sociétés concernées jouissent de davantage de cohésion, d’innovation et de résilience ».
« Quand les femmes occupent des postes de leadership, elles deviennent des actrices principales du changement et des sources d’inspiration pour le présent et l’avenir, permettant aux politiques publiques de prendre une autre trajectoire positive », a-t-elle dit, estimant que ce Forum constitue une étape importante pour évaluer le développement réalisé, proposer des approches innovantes en vue d’accélérer la participation politique des femmes, et d’identifier les défis à relever, à l’instar des barrières socioculturelles.
Il s’agira de même de renforcer les capacités des femmes pour occuper des postes électoraux, et de raffermir le rôle positif des médias pour présenter une image équilibrée du leadership féminin, a-t-elle poursuivi, selon la MAP.
A noter que l’organisation de ce Forum intervient dans le sillage de la consolidation des acquis importants réalisés par le Royaume dans le processus de promotion des droits de la femme et de la volonté de l’institution législative d’assurer le suivi de l’activation des dispositions constitutionnelles en matière d’autonomisation politique des femmes, d’institutionnalisation du débat parlementaire sur l’égalité et la parité, et de l’ouverture d’un dialogue et un débat publics avec l’ensemble des parties concernées par la question de l’émancipation politique, de l’égalité et de la parité.
Les débats lors de ce forum s’articulent autour de trois axes majeurs, dont le premier, traite de l’examen des bases et approches de l’émancipation politique des femmes, et de la participation à la prise de décision, alors que le second met l’accent sur les visions croisées sur ce sujet avec la participation d’acteurs politiques et civils.
Le troisième axe jette la lumière sur la représentativité politique de la femme dans les médias au prisme des changements numériques, avec un focus sur les opportunités et défis imposés par l’espace numérique dans la consolidation de la présence de la femme dans la vie publique.
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