Le Maroc, sous le leadership visionnaire de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a placé la Couverture sanitaire universelle (CSU) au cœur de son projet social, a affirmé samedi à Tokyo le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Amine Tehraoui.
S’exprimant lors d’une table ronde du Forum de haut niveau sur la CSU 2025, M. Tehraoui a mis en avant les avancées réalisées par le Royaume dans la généralisation de la protection sociale, la refonte du système national de santé et la consolidation des fondements d’une CSU durable et équitable d’ici 2030, a rapporté l’agence de presse MAP.
Il a fait valoir, à cet effet, que l’assurance maladie obligatoire couvre aujourd’hui environ 88% de la population, intégrant plus de 22 millions de nouveaux assurés, parmi lesquels les travailleurs indépendants et des populations vulnérables, a précisé la même source.
Le ministre a souligné que le chantier Royal de protection sociale va au-delà de la reconnaissance de nouveaux droits, puisqu’il implique le renforcement d’un système de santé plus robuste et profondément restructuré.
Conformément aux Hautes Orientations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, l’élargissement de la couverture sociale doit impérativement s’accompagner d’une transformation en profondeur de l’organisation et de la prestation des soins, a-t-il affirmé, selon la MAP.
Dans ce contexte, M. Tehraoui a relevé que le Maroc a engagé une refonte ambitieuse du système national de santé, articulée autour de quatre piliers stratégiques.
Le premier pilier concerne le renforcement de la gouvernance, matérialisé par la création de nouvelles institutions et une clarification des responsabilités aux niveaux national et territorial, et ce afin de rapprocher la décision publique des besoins réels des citoyens, a-t-il expliqué.
Le second pilier, a-t-il poursuivi, porte sur la mise à niveau de l’offre de soins, notamment à travers la modernisation des hôpitaux universitaires et régionaux, la réhabilitation des centres de santé primaires et l’amélioration de l’équité territoriale en matière d’accès aux services essentiels.
Il a également mis l’accent sur le rôle central des ressources humaines, troisième pilier de cette réforme, soulignant l’importance d’augmenter les capacités de formation, de réviser les curricula pour les adapter aux besoins actuels de la population et d’améliorer les conditions de travail afin de retenir et de motiver les professionnels de la santé.
Le quatrième pilier repose, quant à lui, sur la transformation digitale, grâce à la mise en place d’un système d’information intégré et d’un Dossier Patient Partagé, outils essentiels pour garantir un suivi continu du citoyen et soutenir une meilleure planification ainsi qu’une prise de décision plus efficace.
Ces réformes structurelles créent un environnement propice au développement de nouveaux partenariats, a noté le ministre.
Abordant la question du financement, M. Tehraoui a rappelé que les dépenses nationales dédiées au secteur ont augmenté de manière régulière ces dernières années, contribuant à l’amélioration des indicateurs sanitaires et à la réduction du poids financier direct supporté par les ménages.
Il a précisé que le budget du ministère de la Santé et de la Protection sociale a plus que quadruplé entre 2010 et 2026 pour atteindre 42,4 milliards de dirhams et 8,8% du budget général de l’État, ce qui témoigne de « l’engagement ferme du gouvernement à soutenir les réformes engagées ».
M. Tehraoui a, toutefois, insisté sur le fait que l’enjeu réside également dans l’amélioration de la qualité de la dépense et la préservation de la soutenabilité financière du système, mettant en avant trois priorités majeures pour le Royaume à cet égard.
Il s’agit de la préservation de l’intégrité financière des régimes d’assurance maladie obligatoire, du maintien d’un soutien fort de l’État aux populations vulnérables et de la rationalisation des coûts médicaux à travers notamment le renforcement de la prévention, la promotion des soins primaires et la proximité des services de première ligne.
Abordant la coopération internationale, M. Tehraoui a réaffirmé que le Maroc demeure pleinement engagé à jouer son rôle de pays moteur de la CSU en Afrique, notamment à travers la coopération Sud-Sud.
Le Royaume partage son expérience en matière de financement de la santé, de protection sociale et de développement des ressources humaines, afin d’accompagner les pays du continent dans la construction de systèmes de santé plus robustes, plus équitables et plus résilients, a-t-il dit.
La participation du Maroc au Forum de haut niveau sur la CSU s’inscrit dans le cadre de l’initiative internationale visant à élaborer des Pactes nationaux pour la santé. Le Royaume fait partie des 21 pays engagés dans cette démarche, qui prévoit l’adoption d’indicateurs précis pour suivre les progrès vers la CSU.
À ce titre, M. Tehraoui a renouvelé l’engagement du Maroc à mettre en œuvre son Pacte national pour la santé à travers des actions concrètes portant sur la réduction des barrières financières, la modernisation des infrastructures, l’investissement dans les ressources humaines et la mobilisation de l’innovation et de l’investissement privé dans la chaîne de valeur de la santé.
La table ronde a réuni également Elijah Julaki Muchima, ministre de la Santé de la Zambie, et Ratu Atonio Rabici Lalabalavu, ministre de la Santé et des Services médicaux des Fidji, aux côtés de représentants du secteur privé et d’institutions financières internationales.
Co-organisé par le gouvernement japonais, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Groupe de la Banque mondiale, ce forum de haut niveau constitue une plateforme de dialogue stratégique réunissant les ministres de la Santé et des Finances pour faire progresser la CSU à travers des approches innovantes de réforme et de financement.
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