Un séminaire portant sur la contribution des initiatives entreprises par le Maroc au développement de la façade atlantique de l’Afrique a été organisé lundi à Dakar, à l’initiative de l’ambassade du Royaume au Sénégal à l’occasion de la célébration de la glorieuse Fête du Trône.
Axée autour du thème « Vers des chaînes de valeur intégrées pour une Afrique Atlantique émergente » et initiée en partenariat avec l’Institut Émergence, la rencontre a été animée par des experts, économistes et diplomates de renom.
Ce séminaire de haut niveau intervient dans un contexte géopolitique en pleine recomposition. « Les défis systémiques que traverse notre monde, fragmentation des chaînes d’approvisionnement, crises climatiques, nouvelles lignes de fracture géoéconomiques, nous invitent à repenser en profondeur nos modèles de développement”, a affirmé l’ambassadeur du Maroc au Sénégal, Hassan Naciri, cité par l’agence de presse MAP, à l’ouverture des travaux.
Selon M. Naciri, « la façade atlantique du continent, allant du Cap Spartel, au Maroc, à Cape Town, en Afrique du Sud, représente aujourd’hui un espace stratégique de convergence, à la fois maritime, énergétique, humaine et économique », puisque cet espace concentre environ 40% de la population africaine et génère plus de 55% du PIB du continent.
Le diplomate marocain a déploré le fait que ce potentiel est resté « partiellement exploité », appelant à la réalisation d’”infrastructures interconnectées, de complémentarités industrielles consolidées et de gouvernance régionale cohérente ».
Dans ce sens, M. Naciri a mis en exergue les trois grandes initiatives portées par SM le Roi Mohammed VI et qui structurent aujourd’hui l’action du Maroc en faveur d’une Afrique Atlantique émergente. Il s’agit de l’Initiative Royale en faveur des États africains atlantiques, le projet du Gazoduc Africain Atlantique et l’initiative pour l’accès à l’Atlantique des pays du Sahel enclavés.
Ces projets structurants témoignent de la volonté du Royaume de faire émerger une Afrique Atlantique intégrée, interconnectée et solidaire, en droite ligne avec les objectifs de la ZLECAf et de la Vision 2063 de l’Union africaine, a-t-il assuré.
Pour sa part, le Président de l’Institut Emergence, Moubarak Lô, a souligné le rôle central que joue le Maroc dans la promotion de corridors d’intégration et dans l’édification d’un espace atlantique africain « émergent, pleinement intégré, souverain et durable ».
Dans ce sens, M. Lo a mis en valeur l’importance du corridor Tanger-Lagos qui « constitue bien plus qu’un aménagement technique, il s’inscrit dans une vision panafricaine où la géographie des infrastructures devient la géographie du destin commun ».
Destiné notamment à fluidifier les échanges régionaux en réduisant les délais de transport et les formalités douanières aux frontières et en désenclavant les territoires, ce corridor permettrait une réduction moyenne de 30 % des temps de transit entre le nord et le sud du littoral atlantique ouest-africain, et créerait des bassins logistiques régionaux autour des grandes métropoles portuaires, a-t-il dit.
Le Président de l’Assemblée nationale du Sénégal, Malick Ndiaye, a relevé quant à lui que l’espace atlantique africain est une bande géostratégique dotée d’un potentiel immense comprenant des ressources halieutiques, énergétiques, portuaires et humaines.
« L’histoire nous impose aujourd’hui d’écrire une nouvelle grammaire économique portée par les Africains eux-mêmes à partir de leur complémentarité, de leurs ressources et de leur aspiration à la dignité « , a-t-il ajouté, avant d’affirmer : » L’Afrique atlantique peut être le laboratoire d’une souveraineté africaine partagée, plurielle mais cohérente ».
L’ancien premier ministre sénégalais, Moustapha Niasse, a salué, pour sa part, les initiatives lancées par le Maroc pour structurer et intégrer la façade atlantique du continent, qu’il a qualifiées de “remarquables” et “exemplaires”.
« La dynamique continentale élaborée et mise en œuvre par le Maroc, à travers les initiatives remarquables de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, mérite d’être saluée », a-t-il dit, soulignant que ces projets traduisent une vision panafricaine fondée sur la solidarité et la souveraineté économique”, comme elles offrent une véritable opportunité pour faire émerger une Afrique atlantique intégrée, compétitive et souveraine.
Les autres intervenants ont unanimement appelé à « bâtir ensemble nos infrastructures, former nos talents, réguler nos marchés, connecter nos ports et nos zones industrielles dans une logique panafricaine adaptée à l’Atlantique ». L’objectif affiché est de jeter les bases d’un espace atlantique africain intégré, compétitif et résilient, au service d’une prospérité partagée et en phase avec la Vision royale, la ZLECAf et la Vision 2063 de l’Union africaine.