La campagne électorale pour la promotion du référendum sur la révision de la Constitution est à sa dernière ligne droite. Pour le pouvoir algérien, tout allait bien quand soudain, à partir d’une simple remarque d’une enseignante d’une école primaire, deux responsables, ont, de par leurs réactions, apporté de l’eau au moulin de ceux qui s’opposaient au projet de l’«Algérie nouvelle» et qui dénoncent l’absence de la volonté du changement. Le président algérien Tebboune, lui, a préféré la politique de l’autruche pour ne pas être impliqué dans cette polémique provoquée par des déclarations irresponsables et outrageantes du ministre de la Jeunesse et des Sports et du wali d’Oran qui a eu une attitude hautaine et méprisante envers une enseignante qui lui exposait les problèmes dans son école. Tout a commencé le mercredi 21 octobre 2020, quand le wali d’Oran, en visite à une école primaire à l’occasion de la nouvelle rentrée, a eu une attitude aussi arrogante que désobligeante à l’égard d’une enseignante dont le seul ‘’pêché’’ était d’exposer au Wali sa mauvaise gestion en lui exhibant des tables d’école en état de délabrement avancé et qui datent de la période coloniale. L’attitude du Wali a donné naissance à une vague d’indignation en Algérie.
L’affaire aurait pu contenue à ce stade surtout après la tentative du Premier ministre d’apaiser les tensions en prenant parti pour l’enseignante, mais un écart de langage du ministre de la Jeunesse et des Sports, Sid Ali Khaldi, a attisé la tension. Ce dernier a révélé le vrai visage du pouvoir algérien en lançant, par un excès de zèle cherchant à plaire au président et aux membres de la junte militaire, un défi insultant à l’adresse de tous les Algériens qui ne seraient pas contents du projet de la révision de la constitution. «Li maâjbouche lhal i bedel leblad » (Que celui qui n’est pas content change de pays !). La volonté de plaire au Président n’autorise pas cet excès de zèle qui vous plonge dans l’irresponsabilité. Une grave faute politique pour un ministre de 37 ans. Au lieu de réagir, la présidence algérienne annonce que le Président a choisi un confinement volontaire de 5 jours car son staff aurait été testé positif.
Le lapsus révélateur de l’actuel ministre de la Jeunesse rappelle encore une déclaration de l’ancien porte-parole de Bouteflika, Amara Benyounès, dans laquelle il maudissait et insultait ouvertement ceux qui n’appréciaient pas le pouvoir.
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