Théâtre samedi de nouvelles frappes israéliennes, la bande de Gaza est devenue un « lieu de mort » tout simplement « inhabitable », alerte l’ONU après quasiment trois mois d’une guerre Israël/Hamas sans répit qui pourrait embraser la région.
Selon des journalistes de l’AFP, des frappes israéliennes ont retenti tôt samedi à Rafah, ville à la pointe sud de la bande de Gaza où se sont réfugiés ces dernières semaines des centaines de milliers de Palestiniens qui tentent d’échapper aux affrontements.
Vendredi, des sources hospitalières ont fait état de 35 morts à Deir al-Balah (centre) alors que dans le nord de Gaza, où l’armée israélienne avait lancé son opération terrestre fin octobre, les bombardements se poursuivent. « Tout le quartier est détruit et je ne sais pas où les gens vont retourner. Où allons-nous vivre ? », a dit à l’AFP un habitant de Jabaliya (nord) après une frappe israélienne.
La bande de Gaza est « tout simplement devenue inhabitable », et ses habitants « font face à des menaces quotidiennes sous les yeux du monde », a résumé le coordinateur des affaires humanitaires des Nations unies, Martin Griffiths.
Selon l’Unicef, les affrontements, la malnutrition et la situation sanitaire ont créé « un cycle de la mort qui menace plus de 1,1 million d’enfants » dans ce territoire paupérisé avant même le début de la guerre.
Israël a juré de « détruire » le Hamas – mouvement islamiste classé comme terroriste par les Etats-Unis et l’Union européenne – après son attaque inédite sur le sol israélien le 7 octobre, fatale à 1.140 personnes, essentiellement des civils, selon un décompte de l’AFP à partir du bilan israélien. Environ 250 personnes ont été prises en otage, dont une centaine libérées lors d’une trêve fin novembre.
Les opérations militaires israéliennes ont fait 22.600 morts à Gaza, majoritairement des femmes et mineurs, selon le dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007.
« Nous continuons de demander une fin immédiate au conflit non pas seulement pour la population de Gaza et ses voisins menacés, mais pour les générations à venir qui n’oublieront jamais les 90 jours d’enfer et d’attaques sur les principes les plus fondamentaux de l’humanité », a déclaré M. Griffiths.
Israël a toutefois martelé que son opération à Gaza allait se poursuivre jusqu’au « retour » des otages et « l’élimination » des capacités militaires du Hamas qui restent d’ailleurs « importantes », selon son allié américain.