jeudi , 30 janvier 2025

Les Palestiniens déplacés commencent à revenir dans le nord de Gaza

Les Palestiniens déplacés commencent lundi matin à retourner dans le nord de la bande de Gaza, selon un responsable du ministère de l’Intérieur du Hamas, après un déblocage des négociations entre Israël et le mouvement islamiste permettant la libération prochaine d’otages.

Cette entente permet de préserver le fragile cessez-le-feu entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, dévastée par 15 mois de guerre et dont la quasi-totalité des habitants ont été déplacés, a indiqué l’agence de presse AFP.

Des « dizaines de milliers » de déplacés, selon la Défense civile, ont été empêchés dimanche par Israël de retourner dans le nord de Gaza via le passage de Netzarim, qui coupe le territoire en deux.

Israël avait justifié son refus de les laisser passer par la non-libération d’une civile, Arbel Yehud, et l’absence de liste sur la situation des otages. Le Hamas avait de son côté accusé Israël de « violer » l’accord en empêchant le retour des habitants du nord de Gaza, a souligné la même source.

Dimanche soir, le chef du gouvernement israélien Benjamin Netanyahu a finalement annoncé un déblocage des négociations et que le Hamas libérerait trois otages jeudi dont Arbel Yehud et, comme prévu par la première phase de l’accord de trêve, trois autres samedi. « Dans le cadre de ces arrangements », Israël a dit autoriser le passage des Gazaouis vers le nord de Gaza.

Lundi matin, « le passage des Palestiniens déplacés a commencé le long de la route Al Rachid via la partie ouest du point de contrôle Netzarim vers la ville de Gaza et la partie nord » de Gaza, a annoncé à l’AFP un responsable du ministère de l’Intérieur du Hamas.

« Nous voulons retrouver nos souvenirs et les personnes qui nous sont chères », a confié à l’AFP Jihad Abou Miri, qui a dit attendre depuis 48 heures.

Le Hamas tout comme le président palestinien Mahmoud Abbas ont par ailleurs critiqué dimanche la proposition de Donald Trump de déplacer les habitants de Gaza vers l’Egypte et la Jordanie pour, selon lui, « faire le ménage » dans le territoire. Le président américain a comparé samedi le territoire palestinien dévasté à un « site de démolition ».

« On parle d’environ 1,5 million de personnes, et on fait tout simplement le ménage là-dedans », a déclaré M. Trump en suggérant un déplacement « temporaire ou à long terme ». « J’aimerais que l’Egypte accueille des gens. Et j’aimerais que la Jordanie accueille des gens », a-t-il ajouté.

L’immense majorité des 2,4 millions d’habitants de la bande de Gaza ont été déplacés par la guerre à l’intérieur du territoire assiégé.

Pour les Palestiniens, toute tentative de déplacement hors de leur territoire évoque le souvenir de la « Nakba », ou « Catastrophe » en arabe, le nom donné au déplacement de masse qui a suivi la création d’Israël en 1948.

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