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Les Sociétés régionales multiservices (SRM) ont engagé un programme d’investissement d’envergure totalisant 253 milliards de dirhams, dont 32 % ont été réalisés au cours des cinq premières années, a indiqué, lundi à Rabat, le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit.
Répondant à une question orale à la Chambre des représentants, le ministre a précisé que pour l’année 2025, l’enveloppe budgétaire allouée aux quatre premières SRM dépasse 13 milliards de dirhams hors taxes, tandis que les investissements programmés pour la période 2025–2029 s’élèvent à près de 44 milliards de dirhams.
Ces fonds sont destinés à réhabiliter les infrastructures de distribution, à combler les déséquilibres territoriaux et à harmoniser la gestion des services au niveau régional. Ces déséquilibres, selon M. Laftit, résultent de la multiplicité des acteurs et du manque de coordination, ce qui a motivé le lancement de ce chantier national structurant.
Les contrats de gestion ont été progressivement activés entre octobre et novembre 2024 dans les régions de Casablanca-Settat, Souss-Massa, l’Oriental et Marrakech-Safi, tandis que celui de Rabat-Salé-Kénitra est entré en vigueur le 1er juin 2025. Le ministère de l’Intérieur prévoit de généraliser le dispositif SRM à l’ensemble des régions d’ici fin 2025.
Le ministre a également souligné les efforts déployés pour assurer un transfert ordonné des services, incluant l’inventaire et la récupération des avoirs, ainsi que l’accompagnement du personnel transféré depuis les anciens distributeurs, dans le cadre d’un nouveau régime qui garantit leurs droits.
Tarifs maintenus et gestion rationalisée
Concernant les tarifs, aucune hausse n’a été appliquée par les SRM à l’entrée en vigueur des contrats de gestion. « Les tarifs précédents ont été strictement maintenus, conformément aux clauses contractuelles », a précisé M. Laftit. Les augmentations constatées dans certaines factures sont dues, selon lui, à des pratiques antérieures : lectures irrégulières, estimations approximatives de consommation, ou délégation à des tiers peu formés dans certaines zones.
Les SRM ont désormais l’obligation de facturer sur la base de la consommation réelle, grâce à des relevés réguliers et fiables. Elles mettent également à disposition des usagers des agences commerciales réactives et accessibles, chargées de répondre aux réclamations, d’apporter des explications et, si besoin, de proposer des facilités de paiement.
Pour renforcer leur ancrage territorial, les SRM ont installé des directions provinciales dotées de pouvoirs de décision. Elles ont également repris l’ensemble des agences et points de vente des anciens distributeurs, assurant ainsi une transition fluide, sans interruption de service.
En parallèle, le ministère de l’Intérieur a créé, en partenariat avec les groupements de collectivités territoriales, une société de développement dédiée aux services publics de distribution. Sa mission : accompagner les projets régionaux, uniformiser les procédures, renforcer la cohérence territoriale et optimiser l’utilisation des ressources communes.
Une réforme orientée vers la performance et l’équité
M. Laftit a insisté sur le fait que l’amélioration de la qualité des services et l’augmentation des investissements ne pourront être pleinement visibles qu’après le déploiement progressif des programmes de modernisation. Il a rappelé que les remarques et plaintes des usagers sont prises en compte dès leur formulation et traitées avec rigueur.
« Cette réforme vise à bâtir un modèle de gestion plus équitable, plus efficace et plus proche des citoyens. Sa réussite dépendra de la continuité des efforts conjoints entre l’État, les collectivités territoriales et les usagers eux-mêmes », a conclu le ministre.
