Le Maroc poursuit son alignement avec les standards internationaux en matière de gouvernance publique. C’est ce qu’a affirmé mardi Nicolas Pinaud, directeur adjoint des affaires financières et d’entreprise de l’OCDE, en saluant les réformes menées par le Royaume dans la gestion des établissements et entreprises publics (EEP).
Intervenant lors d’un séminaire de haut niveau tenu à Rabat, M. Pinaud a qualifié les mesures marocaines de « progrès significatif » en faveur d’une administration plus efficiente, soulignant leur contribution à une meilleure gouvernance des entreprises publiques et à un fonctionnement plus fluide des marchés.
Au cœur de cette transformation : la création de l’Agence nationale de gestion stratégique des participations de l’État (ANGSPE), perçue comme un levier clé pour améliorer la coordination de l’actionnariat public. Cette agence répond, selon l’OCDE, aux meilleures pratiques internationales en matière de gouvernance.
Un dialogue structurant avec l’OCDE
L’événement a également été l’occasion pour l’OCDE de présenter ses lignes directrices révisées sur la gouvernance des entreprises publiques, un référentiel auquel le Maroc cherche à se conformer davantage.
« Nous sommes heureux de nourrir ce dialogue et d’envisager de nouvelles pistes de coopération », a poursuivi Nicolas Pinaud, annonçant par ailleurs le lancement imminent d’une table ronde sur les marchés de capitaux en Afrique, avec un accent particulier sur l’expérience marocaine.
Dix ans de collaboration fructueuse
Ce séminaire marque une nouvelle étape dans une coopération bilatérale entamée dès 2015, avec le lancement du programme pays Maroc-OCDE. Ce partenariat, évalué positivement par une expertise externe, a permis d’avancer sur plusieurs fronts : développement des PME, inclusion économique des femmes, lutte contre la corruption, autonomisation locale, et politique macroéconomique.
Le Maroc et l’OCDE planchent désormais sur un nouveau plan d’action. Objectif : renforcer la convergence réglementaire avec les normes internationales les plus exigeantes, en particulier dans la formalisation de l’économie, l’investissement privé, la gouvernance publique et l’intégration régionale.
Un tournant pour l’État actionnaire
Organisé par le ministère de l’Économie et des Finances et l’ANGSPE, en partenariat avec l’OCDE, le séminaire a réuni représentants ministériels, dirigeants d’EEP, experts internationaux et acteurs du secteur privé. Cette rencontre illustre la volonté du Royaume d’inscrire sa stratégie de gouvernance publique dans une dynamique internationale.
Plus qu’une mise à niveau technique, il s’agit désormais pour le Maroc d’opérer une mutation profonde du rôle de l’État actionnaire, en misant sur la transparence, la performance et une vision à long terme au service de l’intérêt général.