L’exposition « Journaux de voyage » (Travel Diaries), qui parcourt les mondes uniques de quatre figures clés de la scène de l’art contemporain à New York, a ouvert ses portes, jeudi au Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain de Rabat.
Réunissant quatre peintres contemporains newyorkais de renommée internationale, à savoir Helen Marden, Brice Marden, Francesco Clemente et Julian Schnabel, l’exposition est une invitation à découvrir leurs approches et leurs voyages à travers le monde, inspirés par diverses cultures, indique l’agence de presse MAP.
Les œuvres exposées, sélectionnées par Vito Schnabel, mettent en lumière l’influence des différentes destinations parcourues à travers les voyages de ces artistes, à la recherche de nouveaux horizons iconographiques et discursifs.
Dans une allocution de circonstance, le président de la Fondation nationale des musées, Mehdi Qotbi, a fait savoir que le Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain accueille cette exposition exceptionnelle pour la première fois au Maroc, qui rassemble quatre personnalités clés de la scène de l’art contemporain à New York, a souligné la MAP.
M. Qotbi a souligné que ces artistes reflètent une riche expérience, ayant côtoyés Bob Dylan, Ornette Coleman, Andy Warhol, Allen Ginsberg et d’autres artistes, précisant que cette diversité d’influences est présente dans leur créations, « empreintes d’une vision singulière et d’une sensibilité profonde ».
Ces artistes, ajoute-il, ont exploré de voies nouvelles, repoussé les limites de l’expression et contribué à redéfinir le paysage artistique américain contemporain, notant que les œuvres exposées révèlent les différentes inspirations puisées au fil de leurs voyages, et célèbrent, ensemble, l’art comme une exploration infinie de la créativité, à travers une connexion commune qui favorise un dialogue enrichissant.
« Je suis très honoré de pouvoir présenter une exposition ici à Rabat de quatre artistes avec lesquels j’ai été étroitement lié tout au long de ma vie », a relevé, dans une allocution similaire, le commissaire de l’exposition, Vito Schnabel, qui n’est que le fils de Julian Schnabel, mettant en exergue le grand intérêt accordé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI au domaine culturel.
M. Schnabel a, en outre, souligné que les œuvres de cette exposition ont été soigneusement sélectionnées pour explorer l’impact des multiples destinations croisées par les quatre artistes au cours de leurs voyages à la recherche d’horizons emblématiques et de nouveaux récits, précisant que l’exposition « Journaux de voyage » offre une immersion dans les univers intimes de ces personnages et révèle une carte visuelle de leurs sources d’inspiration.
Le parcours de l’exposition « Journaux de voyage » se répartit en quatre sections interconnectées qui mettent en valeur les peintures des quatre artistes, à savoir Francesco Clemente, pionnier de son style de vie nomade, de l’image de l’artiste engagé mondialement dans l’exploration de l’identité, de la spiritualité et de la mythologie dans ses œuvres, faisant de ses peintures une richesse d’allégories, de symboles, et d’iconographies inspirées par ses nombreux voyages en Afghanistan, en Chine, au Brésil, en Afrique du Nord et dans les Caraïbes.
La deuxième section se consacre au travail de Brice Marden, décédé en 2023, maître du geste, de la ligne et de la couleur, qui mêle la structure du minimalisme à l’immédiateté de l’expressionnisme abstrait et à la gestuelle de la calligraphie dans ses œuvres, expérimentant plusieurs techniques tirées de ses nombreux périples, tandis que la troisième présente le travail de Helen Marden, qui s’inspire de la nature et d’éléments organiques tels que les coquillages et les plumes pour créer des formes biomorphiques avec une gamme de couleurs vibrantes faisant référence à ses voyages, et insufflant une nouvelle dimension à l’abstraction expressionniste.
La quatrième section, quant à elle, donne à voir des peintures de Julian Schnabel, un artiste aux multiples facettes, avec son style audacieux et son utilisation radicale des matériaux, notamment les assiettes brisées et le velours comme surface, réinventant un nouveau chemin qui a tout changé pour ouvrir, dans les années 1970, un nouveau chapitre de l’histoire de l’art.