mardi , 3 décembre 2024

Après les législatives, des étudiants étrangers s’interrogent sur leur avenir en France

Au lendemain des élections législatives françaises marquées par une poussée de l’extrême droite, qui a fait campagne sur les thèmes de la préférence nationale et de la réduction de l’immigration, les étudiants étrangers se questionnent sur leur avenir dans le pays.

« On a quand même évité le pire du racisme et de l’obscurantisme frontal, mais je sens que ça va continuer à être hyper latent », a confié à l’agence de presse AFP Kawder une étudiante marocaine de 26 ans, qui songe à quitter la France après son bac+5.

« Même si le Rassemblement national (parti d’extrême droite, ndlr)n’a pas la majorité à l’Assemblée nationale, tu sens vraiment qu’il y a un clivage social qui s’est fait », remarque l’étudiante de l’École des arts décoratifs, qui dit avoir constaté une recrudescence de gestes racistes et des « regards plus insistants » dans l’espace public ces dernières semaines.

Dans sa résidence étudiante parisienne, le malaise demeure malgré la défaite surprise de ce parti, arrivé en troisième position derrière le Nouveau Front Populaire (coalition de gauche) et le camp présidentiel, et ce, alors que le pays se cherche encore un nouveau gouvernement.

Brahim (prénom modifié), 26 ans, étudiant à Sciences Po et réfugié politique syrien, est arrivé en France depuis bientôt sept ans et entend y rester, indique l’AFP.

Mais les élections lui ont « fait mal au cœur », explique celui qui a effectué une remise à niveau scolaire en arrivant en France et a appris – parfaitement – le français avant d’intégrer la grande école en vue d’une carrière dans la finance.

Comme Kawder, il a entendu des remarques racistes et xénophobes dans la rue pendant la campagne des législatives. « Mon nouveau chez moi, mon nouveau pays ne veut pas de moi, quoi que je fasse pour m’assimiler et m’intégrer », soupire-t-il.

Il fait partie des plus de 410.000 étrangers inscrits dans l’enseignement supérieur français d’après les derniers chiffres officiels, qui datent de 2022-2023, soit 14% des étudiants, selon Campus France, l’établissement public chargé de la promotion de l’enseignement supérieur français à l’étranger et de l’accueil de ces étudiants et chercheurs.

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