Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a recommandé une convergence des programmes sectoriels pour la réintégration des jeunes NEET (ni à l’emploi, ni en éducation, ni en formation) dans le cycle de développement.
Cette recommandation a été émise lors d’une rencontre organisée mercredi par le Conseil, en vue de présenter les résultats de son avis intitulé « Les jeunes NEET : Quelles perspectives d’inclusion socio-économique ? », indique le CESE dans un communiqué.
Cité par la même source, le président du Conseil, Ahmed Réda Chami, a souligné l’effectivité de l’obligation de scolarisation, l’élargissement des écoles de la 2è chance et l’amélioration de l’employabilité et de l’esprit entrepreneurial en vue de transformer le potentiel des NEET en un capital humain producteur.
Les jeunes dits NEET constituent une catégorie particulièrement vulnérable qui endure de multiples formes d’exclusion, en restant à l’écart du système éducatif, de la formation professionnelle et du marché du travail, a-t-il indiqué.
Cette catégorie, a-t-il poursuivi, concerne 1,5 million de jeunes marocains entre 15 et 24 ans, en marge du système d’éducation/formation et du marché du travail, et menace la cohésion de la société et la paix sociale, à travers l’exacerbation de la pauvreté, de la vulnérabilité et des inégalités, ainsi que l’alimentation des sentiments de déception et des crises psychologiques, au moment où le Royaume se caractérise par une densité de la population jeune, nécessitant l’intensification des efforts pour tirer parti des potentialités des NEET de manière positive et productive.
Pour sa part, Moncef Kettani, membre du CESE et rapporteur de la thématique, a indiqué que cette catégorie risque d’être confrontée dans sa vie à trois ruptures décisives, à savoir le décrochage scolaire entre les niveaux du secondaire collégial et du secondaire qualifiant, le passage du système éducatif vers le marché du travail, tandis que la troisième a lieu entre deux emplois.
L’avis du CESE se penche, dans le cadre d’une auto-saisine, sur la situation des jeunes NEET qui se trouvent en marge du système d’éducation/formation et du marché du travail, et recommande différents moyens à même d’améliorer les conditions de cette catégorie.
Sur la base de ce diagnostic et en vue de résorber ce phénomène et d’accélérer l’insertion socio-économique de cette catégorie de jeunes, le CESE préconise l’adoption d’une approche intégrée se déclinant en cinq axes.
Le premier concerne le renforcement des capacités de repérage et de suivi des jeunes NEET à travers la création d’un système d’information national avec une déclinaison régionale pour le repérage et le suivi de leurs parcours, qui regroupe des données croisées de sources multiples (Registre social unifié, statistiques relevant des secteurs impliqués, etc.).
Le CESE recommande également la mise en place de mesures préventives pour éviter que de nouvelles catégories de jeunes ne se retrouvent en situation de NEET et ce, en garantissant l’effectivité de l’obligation de scolarisation jusqu’à 16 ans, en mettant en place les mesures de qualification et de réinsertion nécessaires, avec une implication poussée des parents et des parties prenantes concernées au niveau local; en généralisant les écoles communautaires en milieu rural, tout en veillant à renforcer leurs équipements et à étendre la couverture des services de transport scolaire; et en renforçant l’offre publique de formation professionnelle en milieu rural, en adaptant les spécialisations aux besoins de chaque région et de chaque territoire.