Les convergences entre les cultures et les religions du monde ont été au centre des débats lors d’un colloque international, tenu lundi à la Faculté polydisciplinaire d’Es-Semara, avec la participation d’une pléiade de chercheurs et de personnalités religieuses marocains et étrangers.
Ce colloque de trois jours (du 4 au 6 novembre) s’inscrit dans le cadre des activités de la 2ème édition des rencontres d’Es-Semara, initiée sous le thème « Vivre ensemble » par l’Association Ribat Al Fath pour le développement durable et la Fondation France-Maroc Paix et Développement Durable, a indiqué l’agence de presse MAP.
Lors de cette rencontre, à laquelle ont pris part notamment le gouverneur de la province d’Es-Semara, Brahim Boutoumilate, ainsi que plusieurs élus, notables et étudiants, les participants ont souligné que le Maroc a toujours été une terre de coexistence pour diverses civilisations, cultures et religions.
Les différents intervenants ont souligné que le but de la 2è édition des rencontres d’Es-Semara est de favoriser les convergences entre les cultures et les religions du monde et de faciliter le « vivre ensemble » de juifs, de chrétiens et de musulmans.
S’exprimant à l’ouverture de cette rencontre, le président de la Fondation France-Maroc Paix et Développement Durable, Hubert Seillan, a jugé nécessaire d’assurer la convergence des religions et des cultures, en particulier dans une conjoncture mondiale délicate marquée par les conflits et les violences, tout en appelant à la diffusion des principes de vivre-ensemble.
Dans ce sillage, M. Seillan a, noté que les travaux de cette 2è édition vont aborder une série de thématiques liées au « Vivre ensemble », se rapportant notamment à l’altruisme, l’ouverture et l’acceptation de l’autre, la qualité des conditions de vie, l’art de vivre et les relations sociales.
Ces rencontres tenues en présentiel et via visio-conférence rassemblent les adeptes des trois grandes religions monothéistes dans un esprit d’échange et de dialogue, a-t-il poursuivi.
« Es-Semara jouit de la sérénité et de la paix », a-t-il renchéri, faisant remarquer que le choix de cette ville est judicieux pour y diffuser des messages moraux fondamentaux.
Par ailleurs, il a fait savoir que les travaux de cette édition seront répertoriés dans un livre collectif qui sera publié prochainement.
Pour sa part, le gouverneur de la province, Brahim Boutoumilate, a souligné que ces rencontres visent à promouvoir un dialogue sincère et ouvert entre les cultures et les croyances, se félicitant de l’accueil d’Es-Semara de cet évènement scientifique important, étant donné qu’elle est la capitale spirituelle des provinces du Sud du Royaume et un lieu d’une richesse symbolique, ancrée dans une tradition de tolérance et d’ouverture.
Dans un monde qui semble s’égarer dans la violence et la division, il est plus que jamais essentiel de célébrer les valeurs universelles de tolérance, de respect, d’espérance, et de foi, a indiqué M. Boutoumilate, soulignant la nécessité de renouer avec ces vertus qui constituent une condition sine qua non pour le vivre-ensemble, en dépit de rivalités et de mépris.
Sur un autre registre, le responsable territorial a rappelé que ces rencontres s’inscrivent dans la logique des accords franco-marocains consolidés lors de la visite d’État du Président Emmanuel Macron en octobre 2024, ajoutant que « cet engagement marque une volonté commune d’encourager la coopération et le dialogue entre nos peuples, en posant des actions concrètes pour le rapprochement des cultures ».
De son côté, l’anthropologue et spécialiste du soufisme, Faouzi Skali, a fait observer que toute l’histoire des religions a été et continue d’être traversée par deux tendances contradictoires du clos et de l’ouvert, selon une terminologie de Jacques Berque, un sociologue et anthropologue orientaliste français.
M. Skali a, dans ce sens, mis l’accent sur les différentes facettes des concepts du clos et de l’ouvert, appelant à fonder une société ouverte sur l’art, la culture et les sciences et la reconnaissance de l’altérité et de la diversité des croyances et non pas sur les ténèbres d’idéologies obscurantistes.
De même, il a fait savoir que cette rencontre a pour objectif d’œuvrer à faire connaître et reconnaître les conditions de résurgences de nouveaux paradigmes pour la création d’une civilisation commune qui redonne à l’homme toute sa place, sa verticalité, sa dignité et sa quête de sens qu’aucune civilisation purement technologique et transhumaniste ne pourra jamais lui offrir.
Le Consul général de l’Union des Comores à Laâyoune, Said Omar Said Hassane a, quant à lui, réaffirmé la position de son pays en faveur de l’intégrité territoriale et de la souveraineté nationale du Maroc.
M. Said Hassane, qui est également le doyen du corps consulaire à Laâyoune, a souligné que le Maroc promeut la coexistence pacifique des croyances religieuses, en accordant un intérêt particulier à la promotion du respect mutuel.
De même, il a fait savoir que par le biais du dialogue inter-religieux et inter-culturel, le continent africain peut avancer vers une gestion plus inclusive des conflits.
Ont pris part à cette rencontre, qui se poursuit jusqu’à le 6 novembre, le vice-président de l’Association Ribat Al Fath pour le développement durable, Mustapha El Jaouhri, l’Archevêque de Rabat, Cristobal Lopez Romero, le professeur de l’Université de Montréal, spécialiste du dialogue islamo-chrétien, Patrice Brodeur, et le président de la Communauté Sépharade du Canada, Avraham Elarar.
Il s’agit également du doyen de la faculté polydisciplinaire d’Es-Semara, Abdeljalil Idrissi, des élus, des consuls généraux accrédités à Laâyoune et des chioukhs et notables des tribus, ainsi qu’une pléiade de chercheurs et d’universitaires marocains et étrangers.