Environ 2.000 étudiants ont manifesté mardi 14 janvier 2020 à Alger contre le régime en réclamant une « transition démocratique » en Algérie, théâtre d’un mouvement de protestation populaire inédit depuis près d’un an.
Comme chaque mardi, le cortège majoritairement estudiantin a parcouru les principales artères du centre-ville pour rejoindre la Grande Poste.
Ce bâtiment emblématique au cœur d’Alger est le lieu de ralliement traditionnel des partisans du « Hirak », le puissant mouvement de contestation qui a éclaté le 22 février 2019 et abouti à la démission du président Abdelaziz Bouteflika en avril sous la pression populaire.
« Notre marche est pacifique et nos revendications sont légitimes », ont scandé les étudiants, rejoints par de nombreux enseignants et de simples citoyens, en fustigeant le nouveau président Abdelmadjid Tebboune « venu par la fraude et placé par les militaires ».
Ancien Premier ministre du président déchu Bouteflika, M. Tebboune, 74 ans, a été élu le 12 décembre lors d’un scrutin massivement boycotté par le « Hirak » et marqué par une abstention record.
« Tebboune est un fait accompli avec lequel nous devons composer mais cela ne veut pas dire que nous le reconnaissons », a expliqué à l’AFP, Nadir, 23 ans.
« Tebboune n’est pas une fatalité car il pourrait bien ne pas finir son mandat s’il se met en travers de la volonté populaire », a-t-il affirmé, appelant le nouveau président à « prouver sa bonne foi en répondant favorablement aux revendications du +Hirak+ dans le cadre de la révision de la Constitution » que prépare le pouvoir.
Pour la première fois depuis le début des manifestations estudiantines, une « plateforme en 14 points », reprenant les principales revendications du « Hirak », a été dévoilée lors de ce 47e mardi de mobilisation.