La présidence marocaine du Conseil des droits de l’Homme (CDH) des Nations unies est le fruit du crédit engrangé depuis des décennies par le Royaume en matière de promotion des droits de l’Homme à l’échelle nationale et au sein des instances multilatérales, a affirmé mardi le président du CDH et représentant permanent du Maroc à Genève, Omar Zniber.
« Le crédit engrangé depuis plusieurs décennies par le Maroc en termes de promotion et de protection des droits de l’Homme à l’échelle nationale et au sein des instances multilatérales, doublé d’une diplomatie active au sein de l’ONU, notamment au sein du CDH, justifie la confiance de la famille africaine et plus largement de la communauté internationale quant à la présidence marocaine de ce 18ème cycle pour 2024 », a souligné M. Zniber dans une allocution enregistrée lors d’une conférence organisée par le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) autour de la thématique : « La présidence marocaine du CDH: interaction du Maroc avec l’ONU », dans le cadre de la 29ème édition du Salon international de l’édition et du livre (SIEL), a indiqué l’agence de presse MAP.
La présidence marocaine du CDH « œuvre pour le renforcement des liens entre le Conseil et son écosystème onusien et international », a-t-il encore dit, notant que cela se concrétise à la faveur des rencontres menées régulièrement avec « les chefs des agences onusiennes spécialisées, les différentes organisations internationales et régionales, ainsi que les institutions financières internationales et la société civile ».
Le CDH, soutenu par le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme, examine annuellement une centaine de résolutions relevant des droits économiques, sociaux, civils et politiques, qu’elles soient thématiques ou qu’elles concernent des situations de pays spécifiques à leur initiative ou à l’initiative d’autres États, a, en outre, fait remarquer M. Zniber, selon la MAP.
Et de souligner que certains mécanismes tels que l’examen périodique universel ou le point 10 de l’ordre du jour du Conseil relatif à la coopération technique et le renforcement des capacités constituent la force réelle du Conseil en ce qu’ils permettent aux États concernés de se prononcer de manière volontaire et de prendre action concernant les lacunes qui persistent à l’échelle nationale.
C’est à ce titre que l’une des priorités de la présidence marocaine est de limiter l’impact des tensions géopolitiques sur les travaux du Conseil en permettant des échanges centrés sur la substance, loin de la polarisation excessive qu’engagent certains débats, a noté le président du CDH, affirmant que dans le cadre de l’équilibre entre droits économiques, sociaux et culturels, civils et politiques, il sera question de donner davantage d’importance aux questions thématiques comme l’impact des changements climatiques sur la sécurité alimentaire et sanitaire, l’intelligence artificielle et les nouvelles technologies qui doivent être promues au premier rang des intérêts à court terme.
L’ensemble de ces objectifs ne sauraient être atteints sans une prise de position globale de la part des États membres et des autres parties prenantes, parmi lesquelles les institutions nationales des droits de l’Homme, afin de préserver la place incombant au CDH et renforcer son action qui est hautement respectée et appréciée, a soutenu M. Zniber.
« Force est de souligner également que le CDH est un organe subsidiaire, mais sa contribution au sein de l’architecture onusienne est fondamentale », a-t-il, par ailleurs, relevé.
Évoquant en outre l’expérience de l’Instance équité et réconciliation, M. Zniber a noté que celle-ci constitue « l’une des bonnes pratiques en termes de justice transitionnelle qui a inspiré de nombreux pays et ouvert la voie à plusieurs initiatives, notamment au sein du Conseil des droits de l’Homme avec une résolution historique qui a créé un mandat spécifique sur ce sujet avec le concours du Maroc ».
De son côté, le Directeur de la coopération et des relations internationales au CNDH, Khalid Ramli, a relevé que cette conférence est l’occasion pour souligner principalement que l’élection du Maroc à la tête du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU au titre de l’année 2024, constitue une reconnaissance des efforts déployés par le Royaume dans divers domaines, tant sur les plans constitutionnel, législatif et institutionnel qu’au niveau des pratiques.
Dans une déclaration à la MAP, Ramli a ajouté que cette rencontre a été également l’occasion de mettre l’accent, notamment, sur la nécessité d’accélérer la mise en place d’un ensemble d’institutions prévues par la Constitution, en vue de renforcer le processus de protection des droits de l’Homme dans le Royaume.
Pour sa part, le président de l’Instance indépendante des droits de l’homme au Maroc, Moulay Lahcen Naji, a affirmé que l’élection du Maroc à la présidence du CDH pour 2024, n’est que la consécration du progrès des droits de l’Homme achevé au Royaume à travers plusieurs étapes, notamment la création de l’Instance équité et réconciliation (IER) et du Conseil Consultatif des Droits de l’Homme, devenu le Conseil National des Droits de l’Homme, ainsi que l’interaction du Maroc avec les mécanismes internationaux des droits de l’Homme.
La 29ème édition du SIEL coïncide cette année avec la commémoration par le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) du 20ème anniversaire de la création de l’Instance Équité et Réconciliation.
A travers un stand aménagé au Salon, le CNDH présente au public l’expérience marocaine distinguée en matière de justice transitionnelle, les plus importantes réformes législatives et constitutionnelles ayant conduit à plusieurs acquis, et entend stimuler un débat et susciter une réflexion entre écrivains, société civile, étudiants et enfants.