Le Maroc œuvre pour une politique africaine « engagée et fédératrice » en faveur des enjeux du continent, ont affirmé, lundi à Rabat, des responsables politiques et universitaires marocains et sénégalais, lors d’un séminaire international organisé à l’occasion du 60e anniversaire de la Convention d’établissement entre le Maroc et le Sénégal.
Lors d’un panel sur le « renforcement des connexions géopolitiques », les intervenants ont été unanimes à souligner l’importance d’une Afrique unie, proactive et ancrée dans des partenariats solides, à l’image de celui liant Rabat et Dakar, ainsi que dans des projets structurants susceptibles d’accélérer l’intégration économique du continent, a rapporté l’agence de presse MAP.
S’exprimant à cette occasion, le directeur du « Timbuktu Institute – African Center for Peace Studies », Bakary Sambe, a dressé un état des lieux des instruments de coopération encore peu exploités en Afrique, mettant en lumière le leadership visionnaire du feu SM Hassan II et de SM le Roi Mohammed VI, qui ont su tracer une voie avant-gardiste.
« Le retour du Maroc au sein de l’Union africaine en 2017, marqué par un discours royal émouvant à Addis-Abeba, a ravivé cette dynamique », a-t-il relevé, ajoutant que le Royaume, à travers un « bilatéralisme sélectif », n’a en réalité jamais tourné le dos au continent.
Évoquant l’Initiative Royale pour faciliter l’accès des pays du Sahel à l’océan Atlantique, M. Sambe y voit un véritable levier d’intégration panafricaine, insistant sur le rôle central que doivent jouer les entreprises, les universités et la société civile des deux pays pour renforcer la complémentarité et accélérer l’intégration régionale.
Pour sa part, la professeure en sciences politiques à l’Université Internationale de Rabat (UIR), Yousra Abourabi, a mis en lumière la profondeur des relations maroco-sénégalaises et la stratégie africaine du Maroc. Celle-ci repose, entre autres, sur une « politique du juste milieu », incarnée par une posture de médiation et d’intégration partagée par Rabat et Dakar, a-t-il expliqué.
Mme Abourabi a également plaidé pour l’émergence de modèles africains innovants en matière de gouvernance, en particulier dans les domaines de la gestion des migrations et du climat, soulignant, à cet égard, la pertinence de l’Initiative Royale Atlantique comme alternative prometteuse aux cadres panafricains traditionnels.
De son côté, le directeur du « Public Policy Center » à l’UIR, Abdellatif Bencherifa, a appelé à une réinvention des relations bilatérales face aux mutations géopolitiques et aux défis sécuritaires, notamment dans la région du Sahel, mettant l’accent sur la nécessité de doter cette alliance de mécanismes concrets et opérationnels.
L’universitaire a, par ailleurs, mis en avant les complémentarités stratégiques entre le Maroc et le Sénégal, proposant deux axes de coopération. Il s’agit notamment de la création d’un bloc nord-ouest africain regroupant le Maroc, le Sénégal et la Mauritanie et la mise en œuvre de l’Initiative Royale pour l’Atlantique comme nouveau paradigme de développement intégré.
Dans une déclaration à la MAP, le président du Groupe d’initiative pour une médiation à l’africaine (GIMA), Elhadji Malik Mbaye, a salué « le rôle modérateur et visionnaire » du Maroc dans la résolution des crises sur le continent, loin de toute logique de sanctions contre-productives.
Qualifiant la diplomatie marocaine d’ »intelligente et réaliste », il a fait observer que la stabilité politique du Royaume en fait un modèle de gestion des crises en Afrique.
Placée sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI et du Président sénégalais Bassirou Diomaye Diakhar Faye, cette rencontre a été organisée à l’initiative du « Timbuktu Institute – African Center for Peace Studies », en partenariat avec l’Université Internationale de Rabat (UIR) et la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG).