La résolution d’urgence adopté par le Parlement européen à Bruxelles jeudi 26 novembre 2020, dénonçant la détérioration des libertés en Algérie, la deuxième du genre en un an, a été mal reçue par le pouvoir algérien. Le ministère algérien des Affaires étrangères a fustigé samedi 28 novembre « le contenu outrancier » de cette résolution de l’institution européenne. « Le Parlement européen a cru devoir adopter, selon une procédure dite d’urgence pour le moins douteuse, une nouvelle résolution sur la situation en Algérie », souligne le ministère. La réaction vitupératoire du ministre algérien renseigne sur l’amertume du régime quant à une résolution qui a mis à nu ses exactions et violations répétitives des droits humains notamment depuis le Hirak.
Pour rappel, la résolution adoptée par 669 députés pour et seulement 3 députés contre, soit la quasi-totalité des membres du Parlement européen, condamne la répression des activistes des droits de l’homme et des journalistes et dénonce le tour de vis sécuritaire sur les libertés.
a censure, les exactions et les condamnations arbitraires à l’encontre de manifestants, de militants de droits de l’homme et de journalistes dont Khaled Drareni (condamné à deux ans de prison ferme pour le seul motif d’avoir couvert les manifestations liées au Hirak) sont devenues un secret de polichinelle. En effet, les eurodéputés estiment dans cette résolution que «la censure, les procès et les lourdes sanctions à l’encontre de médias indépendants, souvent accusés de comploter avec des puissances étrangères contre la sécurité nationale, continuent de s’aggraver» et que «les restrictions en matière de sécurité instaurées pour lutter contre la pandémie de COVID-19 ont contribué à renforcer les contrôles et sont utilisées par les autorités pour restreindre davantage l’espace civique, limiter la dissidence pacifique et entraver la liberté d’expression». Aussi, la résolution fait état «de cas de torture dans les commissariats de police et à la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) à Alger, comme à l’encontre du prisonnier Walid Nekkiche ».