L’ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès des Nations Unies, Omar Hilale, a plaidé mercredi à New York pour la création d’une zone exempte d’armes nucléaires et de destruction massive au Moyen-Orient, soulignant l’urgence de concrétiser cet objectif dans un contexte géopolitique mondial de plus en plus instable.
M. Hilale s’exprimait dans le cadre de sa présidence de la Sixième Conférence pour l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires et autres armes de destruction massive au Moyen-Orient.
Dans son discours d’ouverture devant le deuxième Comité de travail de cette conférence, il a mis en garde contre l’érosion rapide des efforts de désarmement et de non-prolifération, accentuée par des tensions géopolitiques croissantes, le mépris des instruments multilatéraux existants et l’absence d’engagements concrets en matière de désarmement nucléaire. Il a alerté sur les conséquences potentiellement dévastatrices de l’inaction, affirmant que le monde est à un tournant décisif où la fenêtre d’opportunités pour assurer un monde stable et exempt d’armes de destruction massive se referme rapidement.
L’ambassadeur marocain a insisté sur la nécessité de maintenir un dialogue ouvert, transparent et inclusif pour surmonter les obstacles et réaffirmer l’engagement des États de la région envers l’objectif ultime de cette conférence : instaurer une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient. Il a souligné que le succès de ce processus dépendra de la capacité à mobiliser un soutien international constant et à mettre en œuvre de manière effective les engagements pris par le passé.
La conférence, qui se déroule sur trois jours, rassemble cette année l’ensemble des pays de la région du Moyen-Orient, y compris l’Iran. Toutefois, Israël, régulièrement invité, a une nouvelle fois choisi de boycotter les travaux.
Les débats sont animés par des experts, des universitaires et des diplomates de haut rang issus d’organisations internationales spécialisées dans le désarmement et la non-prolifération. Des représentants de pays membres et non membres du Traité de non-prolifération (TNP), ainsi que des chercheurs et praticiens venus d’Amérique latine, d’Afrique et d’Asie, participent également aux échanges.
La Conférence du Moyen-Orient s’inscrit dans le cadre d’une décision de l’Assemblée générale des Nations Unies adoptée en 2018, en lien avec la résolution de la Conférence de 1995 des États parties au TNP. Cette dernière avait entériné la prorogation indéfinie du traité, tout en ouvrant la voie à la création d’une zone exempte d’armes de destruction massive au Moyen-Orient. L’objectif à terme est de parvenir à un traité juridiquement contraignant éliminant définitivement ce type d’armement dans la région.