La répression s’intensifie en Algérie, réduisant au silence les contestataires du régime militaire. Et apparemment, la pandémie du Covid-19 n’empêche pas les autorités de poursuivre et condamner militants du « Hirak », opposants politiques, journalistes et internautes.
Ainsi, trois nouveaux militants connus du « Hirak », le mouvement de contestation antirégime en Algérie, ont été interpellés dimanche 14 juin 2020, a-t-on appris auprès d’ONG de défense des droits de l’Homme et des prisonniers.
Hakim Addad, Zoheir Keddam et Fodil Boumala, qui ont déjà été arrêtés précédemment, ont été appréhendés séparément par la police à Alger, a précisé à l’AFP Saïd Salhi, vice-président de la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH). Le motif exact de ces interpellations n’est pas connu. « Pour nous, cela ne participe pas à l’apaisement et au retour de la sérénité, bien au contraire », a estimé M. Salhi.
Militant des droits de l’Homme, Hakim Addad est un animateur du « Hirak » et membre fondateur du Rassemblement action jeunesse (RAJ), une association à la pointe de la contestation cible de la répression des autorités.
Fodil Boumala est un journaliste qui doit comparaître mardi pour « atteinte à l’unité nationale ». Arrêté le 18 septembre 2019, il avait été acquitté le 1er mars en première instance par un tribunal d’Alger, et libéré après près de six mois passés en détention provisoire, mais le procureur a interjeté appel.
Quant à Zoheir Keddam, il est membre des « gilets oranges » de la « Silmiya » (« Pacifique »), « force d’interposition » citoyenne qui s’est donnée pour mission de prévenir les heurts entre policiers et manifestants et maintenir le calme qui a fait la force des marches hebdomadaires du « Hirak ».