La décision souveraine de créer cette instance « s’inscrivait au cœur d’une dynamique volontariste de gestion des affaires publiques, s’inspirant d’un nouveau concept de l’autorité et faisant prévaloir le principe de corrélation entre responsabilité et reddition des comptes pour les institutions », a souligné le Souverain dans un Message adressé aux participants au Symposium international sur « la Justice transitionnelle », ouvert vendredi à Rabat, notant que « l’enjeu ultime n’était autre que la préservation de la dignité de tous les Marocains ».
« Outre une réconciliation nationale pleinement retrouvée et la correction des violations du passé, cette dynamique entendait faire de la justice transitionnelle l’une des priorités du choix de transition démocratique qui a été fait à l’époque », a poursuivi SM le Roi dans ce Message, dont lecture a été donnée par la présidente du Conseil national des droits de l’Homme, Amina Bouayach.
Le Souverain a assuré, dans ce cadre, qu’à la faveur des recommandations de l’IER, formulées sous forme de propositions relatives aux politiques publiques, et outre l’accent mis sur le nécessaire renforcement de la protection constitutionnelle des droits humains, un cadre régulateur a été mis en place pour structurer de vastes réformes sociétales, y compris celles de nature constitutionnelle et législative.
Par ailleurs, des organes de concertation et des mécanismes institutionnels ont été créés pour opérer une rupture avec les violations perpétrées dans le passé, consacrer un mode de gouvernance publique fondée sur les règles de l’État de droit, mettre en exergue l’évolution constante des dynamiques sociétales, a ajouté SM le Roi, notant qu’Il avait tenu, dans cette perspective, à ce que soit reflétée dans la Constitution, les lois et les politiques publiques, l’acception la plus large des droits de l’Homme, qui recouvre tout à la fois les aspects politique, environnemental, économique, social et culturel.
« Nous avons également créé les institutions et les mécanismes constitutionnels nécessaires à la protection des droits humains dans leurs multiples dimensions », a dit le Souverain dans ce Message, rappelant Son attachement personnel « à ce que le concept de justice spatiale trouve une traduction concrète dans les politiques de développement, à ce que la notion de réparation du préjudice collectif soit intégrée à nos plans de développement ».
« Nous avons également veillé à ce que, dans la mesure du possible et du nécessaire, les régions et les zones non bénéficiaires des fruits du développement et de l’essor réalisés par le Royaume du Maroc soient sorties de la marginalité », a fait observer SM le Roi, estimant que la voie était ainsi ouverte à des réconciliations majeures avec l’Histoire et avec l’espace.
Et le Souverain de préciser que cette volonté résolue a permis à un certain nombre de régions du Maroc qui accusaient un grand déficit de développement d’y remédier, soulignant que certaines d’entre elles sont même devenues un modèle de développement spatial.
« Dans ce cadre, aujourd’hui, le monde, à travers la voix d’observateurs impartiaux, rend témoignage des fruits du modèle de développement qui est à l’œuvre dans nos Provinces du Sud, et qui se veut en accord total avec l’idéal de solidarité, de complémentarité et de justice spatiale prévalant entre les différentes régions du Royaume », a soutenu SM le Roi, précisant que « la physionomie de Nos Provinces récupérées a changé pour le mieux, leur permettant ainsi de devenir une zone attractive pour les investissements, où abondent aujourd’hui projets de développement, grandes installations et équipements d’envergure ».