Les hôpitaux de Lyon viennent d’accueillir un patient improbable, une momie vieille de 3000 ans, aujourd’hui connue sous le nom de Séramon.
Conservée au Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Besançon, la momie a fait le voyage jusqu’à Lyon pour passer un scanner sur l’une des technologies les plus abouties en la matière : un scanner spectral à comptage photonique (SPCCT).
«Le scanner, réalisé au sein de la plateforme d’imagerie du vivant CERMEP, avec l’accord du Musée et dans le respect de la manipulation des restes humains des collections patrimoniales de France, devrait permettre de révéler les secrets les mieux gardés sous les bandelettes de la momie», précise un communiqué des Hospices civils de Lyon (HCL), groupement réunissant 13 hôpitaux publics français d’excellence, relayé par les médias internationaux.
Pour le groupement, l’approche originale de soumettre la momie Séramon à cet examen médical sur un scanner aussi avancé, constitue « une première mondiale ».
Ce scanner qui bouleverse déjà l’évaluation des maladies pulmonaires, « présente tous les avantages d’un scanner standard, mais en repousse les limites, donnant accès aux médecins à de nouvelles informations jusque-là invisibles sur les patients », précise le communiqué.
Pour le cas de la momie, les scientifiques espèrent aller plus loin que le dernier scanner passé en 1984, le scanner spectral devant permettre de « franchir une nouvelle étape dans l’exploration de ce trésor de l’Égypte antique».
Ils devraient notamment être en mesure de « lire pour la première fois les hiéroglyphes inscrits sur le scarabée de cœur de Séramon, ou d’identifier les amulettes du collier qui n’avaient pas pu l’être jusqu’à présent ».
Grâce à sa haute résolution spatiale, les chercheurs « ont pu visualiser des éléments pathologiques inédits, comme des fractures vertébrales, de l’arthrose de hanche et de l’athérome carotidien, mais la présence du cœur reste encore à identifier, laissant de « nombreux secrets encore à élucider ».
« Autant d’informations précieuses pour en apprendre davantage sur le traitement du corps et la momification, mais aussi sur la vie du défunt et sa caractérisation physique, en vue d’une meilleure conservation et d’une éventuelle restauration », conclut le communiqué.