L’Initiative IMAL pour le Climat et le Développement, premier think tank climatique d’Afrique du Nord, a présenté, jeudi à Rabat, son nouveau rapport intitulé « Le potentiel des systèmes énergétiques renouvelables décentralisés au Maroc ».
Face à des énergies combustibles fossiles importées, coûteuses et émettrices de gaz à effet de serre, le développement des énergies renouvelables s’avère nécessaire, conformément aux orientations du Nouveau Modèle de Développement et dans l’optique de concrétiser les engagements nationaux visant à tripler la capacité d’énergie renouvelable installée d’ici 2030, précise IMAL dans un communiqué.
Le rapport démontre que les systèmes énergétiques renouvelables décentralisés (SERD), notamment le solaire sur toitures combiné au stockage et à la mobilité électrique, représentent un puissant levier pour renforcer la résilience, la compétitivité et l’équilibre du système électrique national et réaliser les objectifs du Royaume à l’horizon 2030 et 2050.
Prenant avantage du développement de la mobilité électrique, le document souligne que d’ici 2035, le Maroc pourrait compter 2,5 millions de véhicules électriques, selon les estimations de la Stratégie Nationale Bas-Carbone 2050. Ces véhicules représenteraient une capacité de stockage équivalente à près de 91% de la demande électrique nationale.
Intégrée au solaire sur toitures, cette mobilité intelligente constituerait un apport clé à la flexibilité du réseau, notamment grâce à la technologie Vehicle-to-Grid (V2G).
Outre leurs bénéfices climatiques, les SERD pourraient contribuer à créer environ 43.000 emplois directs et indirects d’ici à 2035, répartis dans les 12 régions du Maroc. Au-delà, cette dynamique contribuerait à renforcer la solidarité énergétique nationale et à soutenir le développement territorial inclusif.
Au vu de ces bénéfices économiques, sociaux et environnementaux conséquents, les auteurs du rapport appellent à une révision du cadre institutionnel et réglementaire pour intégrer pleinement la production décentralisée dans la stratégie énergétique nationale.
Afin de libérer le potentiel des SERD, ils recommandent d’investir dans les réseaux intelligents pour renforcer la flexibilité et la sécurité du système, de promouvoir l’effacement énergétique et la gestion intelligente de la demande à travers des tarifs dynamiques, et d’opérationnaliser la loi 82-21 sur l’autoproduction d’ici 2026.
Le rapport plaide, en outre, pour l’adoption de nouveaux codes du bâtiment intégrant des technologies vertes, la création d’un Fonds national d’intégration des SERD destiné à soutenir les ménages et les PME, le développement de la mobilité électrique via la plateforme « V2X Maroc » (vehicle to everything), ainsi que le renforcement de la gouvernance, de la normalisation technique et de la coordination institutionnelle pour une meilleure planification du secteur.
Dans l’optique de contribuer à une vision commune et participative susceptible de libérer le potentiel des SERD et portée par les citoyens, les entreprises et les territoires, l’Initiative IMAL présentera ses recommandations en région, avec l’appui d’acteurs de la société civile, notamment en collaboration avec l’Alliance marocaine pour le climat et le développement durable, conclut le communiqué.
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