Un nouveau sacre pour le film marocain «Le verre de l’amitié». Le dernier opus du réalisateur Naoufel Berraoui vient de rafler le Grand Prix et le Prix du meilleur acteur, décerné à Adil Abatourab, au festival du Cinéma et Immigration, organisé du 19 au 21 avril, dans la ville néerlandaise d’Utrecht.
Abatourab, qui dispose d’un véritable talent d’acteur, a effectivement réussi à se distinguer dans ce film par son jeu très convaincant dans le rôle d’un personnage ambivalent, aux comportements contradictoires, tantôt sensible et touchant et tantôt glaçant et dérangeant.
«Le verre de l’amitié», un film fort et captivant, entraine le spectateur dans un tourbillon d’émotions. Amitié, trahison, ressentiment et plein d’autres sentiments animent les personnages qui se révèlent petit à petit sous la caméra complice du réalisateur.
L’amitié, sujet central su film, pèse de tout son poids sur ce procès cathartique où les personnages vident, petit à petit, leur sac pour se délecter d’un fardeau qu’ils n’ont que trop traîné.
Et c’est également petit à petit que les portraits des protagonistes se dessinent grâce à un jeu d’acteurs au delà de tout soupçon. Les performances particulièrement touchantes des acteurs ainsi que le sens du détaille du réalisateur ont réussi à faire du film une œuvre juste et sensible.
Tout est bien étudié. Rien n’est laissé au hasard. «Le verre de l’amitié», intelligemment construit, très bien mis en scène et servi par un casting de choix (Touria Alaoui, Mohamed Khouyi, Adil Abatourab, Masoud Bouhssin et Abdelatti Lambarki), n’en est pas à sa première récompense.
Il a déjà récolté plusieurs prix dans des festivals internationaux. Il a, en effet, été sacré meilleur long-métrage au Festival International du film Athvikvaruni, aux Philippines, en 2023,
Il a également reçu le Prix de la meilleure actrice, décerné à Touria Alaoui, par le Festival International du Film de Bahrein (2023). La grande actrice a également reçu le Prix de la meilleure performance féminine au Festival International du Film de Dunedin, aux États-Unis (2024).
Toujours égale à elle-même,Touria Alaoui a illuminé le film d’une puissance intérieure bouleversante. Cheveux très courts et look atypique, elle a excellé dans le rôle de la femme d’un médecin, qui décide de mettre à nu son mari et de dévoiler son côté sombre qu’il s’est toujours évertué à occulter.
Sans jamais sombrer dans le mélo ni verser dans la mièvrerie, la comédienne a le sens de la mesure et du rythme. Aucune émotion n’est superflue. Aucun geste n’est fortuit. Le jeu est d’une justesse incroyable.
Synopsis:
Après 20 ans, Ahmed et sa femme Souad et leur ami Rachid, se retrouvent. Depuis leur dernière rencontre, le temps a passé et chacun a fait son chemin.
Censés passer quelques jours paisibles au bord de la mer, dans le décor enchanteur de «Jnane-Nich»,village natal de l’épouse, sous le soleil et l’étreinte d’une nature paradisiaque, la bande d’amis est heureuse de célébrer leurs retrouvailles.
Au fil des échanges entre les amis, des souvenirs resurgissent, des secrets, durs à garder, sont déterrés et des rancœurs tenaces refont surface. Le spectre des années de plomb hante toujours les amis. Des faits choquants sont, alors, révélés en cascade par un autre ami, «Abdesslam», connu dans le village sous le nom de «Naïma», un transgenre devenu célèbre comme danseur dans les fêtes foraines.
Le temps d’une soirée tourmentée, la bande vit un moment de vérité empreint d’amertume et de tristesse. Les vieux amis sont rattrapés par les événements du passé, qu’ils ont gardé au fond d’eux et qui dévoilent des sentiments de désillusion et d’injustice refoulés.
La rencontre ne se passe pas du tout comme prévu…