L’écrivaine française Emma Becker, 30 ans, a reçu mercredi, 11 décembre 2019, en France le prix du roman des étudiants France Culture/Télérama pour « La Maison » qui raconte son expérience de prostituée pendant deux ans dans une maison close berlinoise, nous apprend l’AFP.
Quand on interroge la jeune femme sur ce choix radical, elle répond invariablement que c’est « la curiosité » qui l’a poussée à entrer, sous le pseudonyme de Justine (on remarque le clin d’œil à Sade), au Manège, un bordel assez glauque, puis à la Maison, une autre maison close qui, écrit-elle, avait « une âme ».
« J’y étais bien. Si la Maison n’avait pas fermé peut-être y serais-je encore », déclare la romancière. Elle était auteure de deux autres livres, « Mr » (2011, aux éditions Denoël) et « Alice » (2015, Denoël). Les romans traitant de la prostitution sont légion. De Maupassant à Calaferte en passant par Zola et Kessel, la littérature a exploité ce sujet sous tous les angles, mais presque toujours du point de vue masculin.
Dans « La Maison » (éditions Flammarion), Emma Becker nous donne à voir et entendre celui des femmes. Le livre regorge de portraits sensibles, jamais mièvres, toujours bouleversants, de prostituées, « mes collègues », dit Emma Becker. Nous formons « une famille », assure-t-elle.