L’Académie du Royaume du Maroc a lancé, mercredi à Rabat, la Chaire de Littératures comparées, en présence d’un parterre d’universitaires, de chercheurs et d’hommes de lettres.
L’appellation plurielle « littératures comparées », retenue par cette nouvelle chaire, permet de faire place à d’autres langues que les langues européennes les plus répandues, indique l’Académie dans un communiqué, notant que, par sa nature pluraliste, la littérature comparée encourage les échanges entre les disciplines et les lieux de recherche.
La Chaire de Littératures comparées « s’inscrit dans le sillage des précédentes chaires et répond à un désir d’ouverture encore plus vaste (…) », a affirmé à cette occasion, le secrétaire perpétuel de l’Académie du Royaume, Abdeljalil Lahjomri.
Selon M. Lahjomri, « la discipline de littératures comparées se veut un mode d’interrogation des textes et une rencontre avec l’autre qui permet aussi une meilleure connaissance de soi-même ». Elle s’inscrit de fait, a-t-il soutenu, dans une dynamique d’ouverture et refuse le repli identitaire.
« La littérature comparée, invitant au dépassement des frontières, est ouverte sur les autres formes d’expression artistique comme la musique, le cinéma, tout en entretenant une relation privilégiée avec les arts visuels », a-t-il souligné.
« Du point de vue didactique, elle étudie les grands courants de pensée, le style et les écoles, mais aussi les genres, les formes littéraires, les sujets et les thèmes », a relevé, par ailleurs, le secrétaire perpétuel de l’Académie du Royaume, notant qu’étudier la littérature comparée permet aux étudiants d’acquérir une solide culture générale, de développer des habiletés en recherche, en rédaction et en communication, ainsi que d’exercer leur esprit critique.
La cérémonie de lancement des activités de la Chaire de Littératures comparées a été marquée par la tenue d’une conférence inaugurale sous le thème « Le Maroc et les littératures comparées », présentée par l’éminent comparatiste français et professeur émérite, Pierre Brunel.
Lors de cette conférence, M. Brunel est revenu sur l’histoire de cette discipline pendant les deux derniers siècles, passant en revue les différents écrits nationaux et internationaux sur ce sujet.
Il a, dans ce sens, indiqué que le Maroc est déjà présent dans les études littéraires et dans une perspective comparatiste, citant la thèse soutenue par M. Lahjomri à l’Université de Nanterre sous le thème « Le Maroc des heures françaises » qui a été essentiellement consacrée à des écrivains voyageurs de langue française.
La création de chaires spécialisées dans l’étude des questions culturelles et intellectuelles, s’inscrit dans les missions de l’Académie du Royaume du Maroc qui veille à contribuer au développement, au progrès et à la promotion de la recherche scientifique et académique dans les différents domaines de la pensée, du savoir et de la culture.