Au Festival international du cinéma africain de Khouribga (FICAK), les véritables échanges commencent à minuit lorsque critiques, cinéphiles et passionnés du 7e art se retrouvent pour débattre, échanger et célébrer la richesse du cinéma africain et mondial, à travers les traditionnelles « Rencontres de minuit ».
Fidèle à une tradition initiée par la Fédération nationale des ciné-clubs du Maroc (FNCCM), le FICAK perpétue ce legs en signe de son profond attachement à la culture cinématographique et au dialogue, indique l’agence de presse MAP.
Depuis la première édition en 1977, le festival œuvre à associer projection et réflexion dans une démarche intellectuelle autour du cinéma. Cette volonté s’est notamment traduite dès le début par une séance de présentation d’ouvrages en marge des projections.
Loin de simples débats nocturnes, ces rencontres, également appelées « Cinéma de minuit », constituent un véritable laboratoire d’idées où se croisent lectures théoriques, retours d’expériences et discussions libres.
À travers elles, le festival réaffirme sa vocation de lieu de transmission, de formation et d’élaboration d’une pensée critique sur le cinéma africain.
Des générations entières de cinéphiles marocains ont emprunté cette voie pour conférer à ce rendez-vous cinématographique un cachet culturel de haute facture, s’est félicité le critique de cinéma, Abdelkrim Ouakrim.
Prolongement naturel de ces ciné-clubs, le festival a su faire perdurer cette tradition précieuse, a fait valoir le critique, dont le nouvel ouvrage « Expériences cinématographiques féminines nouvelles : Lectures de films maghrébins » a été, justement présenté lors de la première veillée de cette édition.
Ayant participé au FICAK dès les années 2000, M. Ouakrim a souligné que cette tradition s’est profondément ancrée dans le festival au fil du temps, rappelant que feu Noureddine Saïl, l’un de ses fondateurs, tenait personnellement à animer les échanges chaque nuit, prolongeant l’esprit de réflexion propre à la manifestation.
Pour lui, la passion pour le cinéma puise son essence dans les ciné-clubs et constitue l’épine dorsale du FICAK, d’autant plus que ces rencontres demeurent un vecteur essentiel de transmission et de promotion de la culture cinématographique.
Cette édition du FICAK a une nouvelle fois rendu hommage à l’esprit de ces rencontres nocturnes à travers l’organisation de trois veillées riches en contenu et ouvertes au dialogue.
La première soirée a mis à l’honneur les récentes publications autour du 7e art, réaffirmant le rôle du festival comme lieu de réflexion critique.
La deuxième a pris la forme d’une carte blanche accordée à l’Association Marocaine des Critiques de Cinéma (AMCC), qui a animé une table ronde en présence du critique libanais Ibrahim Al Ariss.
La dernière rencontre a, quant à elle, été dédiée à une lecture collective de l’œuvre du cinéaste russe Andreï Tarkovski, proposée par la Fédération nationale des ciné-clubs du Maroc et portée par le ciné-club de Khouribga, qui reste un acteur local fidèle à son engagement pour la transmission de la culture cinématographique.
Organisé sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le FICAK 2025 accueille 350 cinéastes venus de 45 pays, dans une célébration de la création cinématographique africaine, de ses talents émergents et de ses mutations profondes.
Placée sous le signe « Du griot à l’algorithme, le cinéma évolue », cette édition entend ouvrir une réflexion de fond sur l’impact de l’IA sur les métiers, les récits et les imaginaires du 7e art à l’échelle du continent.