Des airs entrainants qui dégagent une joie de vivre communicative et des chorégraphies enjouées qui invitent jeunes et moins jeunes à la piste de danse. Vous avez certainement deviné qu’il s’agit du tube « Jerusalema » qui ne cesse de cartonner sur le web. En effet, en moins d’un an, « Jerusalema » a été vu plus de 230 millions de fois sur Youtube. Il a réussi à mettre un peu de gaité dans la vie des gens lorsque des milliards de personnes ont été obligées à se confiner à cause de la pandémie du Covid-19.
Alors qu’ils étaient condamnés à la distanciation sociale, ce morceau dansant, inspiré du gospel et aux paroles en zoulou, les a rapprochés via les réseaux sociaux, remontant un moral en berne à travers la planète. Pour oublier la morosité de la vie en ces temps de coronavirus et s’échapper de l’ambiance déprimante de la maladie, les soignants se sont prêtés au jeu « défi Jerusalema », lancé par président sud-africain, Cyril Ramaphosa, qui avait invité ses compatriotes à y participer. Bien d’autres corps de métiers ont également suivi le mouvement.
Ce défi fait alors boule de neige et se propage comme une trainée de poudre sur la toile. Le DJ sud-africain de 24 ans Master KG, qui a co-écrit et enregistré le morceau avec la chanteuse Nomcebo Zikode, n’en revient pas de ce succès. « Les retours ont été impressionnants », reconnaît-il.
Dimanche dernier, il a raflé le prix du meilleur morceau africain aux prix MTV Europe, face à des poids lourds du continent, le jeune rappeur nigérian Rema, son compatriote star d’afropop Burna Boy ou encore le Congolais Gaz Mawete. Le morceau est sorti fin 2019 mais les défis de danse, sur Tik Tok pour les ados, Twitter pour les adultes, et le remix en juin de Burna Boy qui cartonne aussi, lui ont valu un succès au long cours.
Master KG, dont le vrai nom est Kgaogelo Moagi, s’efforce pourtant de mener une « vie normale ». « Je ne me prends pas pour Superman », confie-t-il à l’AFP, bandeau sur le front, en marge du festival au Malawi. « Je sais que j’ai en ce moment l’un des plus gros tubes dans le monde », dit-il, « mais ça ne change pas qui je suis, comment je regarde le monde, les gens. C’est de la musique ».
Pour Lucius Banda, organisateur du festival Sand Music organisé sur les rives du Lac Malawi au début du mois, « Jerusalema » est devenu « l’hymne du Covid », comme une épidémie de bonne humeur dans une période sombre.