C’est peut-être l’ultime forme d’escalade contre le Maroc qui reste aux milices du polisario et leurs commanditaires algériens après que toutes leurs manigances se sont vouées à l’échec. L’Algérie, par Polisario interposé, semble aigrie depuis l’adoption le 30 octobre 2020 de la résolution 2548 du Conseil de Sécurité qui a privilégié, de manière explicite, le réalisme et le compromis en validant la proposition marocaine d’autonomie comme la seule solution crédible et qui a prolongé le mandat de la mission d’observation de l’ONU (Minurso) pour un an.
Dans une nouvelle forme de chantage, le polisario a menacé de rompre le cessez-le-feu avec le Maroc dans la zone démilitarisée de Guerguerat, accord conclu dans les années 90, et de déclencher une guerre « dans toute la région». Le 10 novembre 2020, l’eurodéputée Dominique Bilde avait tweeté un message ou plutôt une réaction à la menace du Polisario de rompre le cessez-le-feu avec le Maroc dans la zone tampon de Guerguerat. « #Sahara le Front # Polisario menace le cessez-le-feu avec le #Maroc, pilier de la stabilité en #Afrique. Pour ma part j’avais alerté sur soupçons détournements d’aide européenne, enrôlement possible d’enfants soldats ». C’est là preuve de considération pour le Maroc, considéré par les représentants de cette institution européenne comme un garant de la stabilité dans la région sahélo-saharienne. Ce tweet renseigne aussi sur une vérité implacable selon laquelle le Polisario n’est en vérité qu’un ensemble de milices qui optent pour un mode opératoire qui s’apparente à celui des bandes de malfaiteurs et qui enterre cette thèse longtemps entretenue selon laquelle il s’agit d’un Front qui aspire à la libération d’une population de sahraouis. La preuve, d’ailleurs, est que des centaines de Sahraouis fuient chaque année les camps de Tindouf et les exactions commises par ses dirigeants.
D’ailleurs, le 1er octobre 2020, l’eurodéputée Dominique Bilde avait posé une question au Parlement qui a pour objet l’«aide humanitaire de l’Union européenne aux réfugiés des camps de Tindouf administrés par le Front Polisario », dans laquelle elle souligne : « Le Front Polisario, organisation politico-militaire du Sahara occidental fondée en 1973, s’est retranché dans la province de Tindouf, en Algérie, où il administre plusieurs camps de réfugiés. En 2015, un rapport de l’OLAF portant sur la période 2003-2007 a dévoilé des détournements, par le Front Polisario, de l’aide humanitaire européenne dans ces camps. Ces détournements contribueraient à l’achat de matériel militaire. Par ailleurs, les réfugiés présents dans ces camps subiraient des conditions de vie particulièrement difficiles, a fortiori eu égard au coronavirus. Le front Polisario ainsi que l’Algérie auraient refusé les demandes répétées du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, en 1977, 2003, 2005 et 2015, de recensement des réfugiés des camps de Tindouf, dont le nombre serait surévalué. Par ailleurs, l’Algérie aurait prélevé une taxe de 5% sur l’aide européenne ». Ainsi, l’eurodéputée a demandé à savoir si la Commission compte ouvrir une enquête sur ces détournements et conditionner l’octroi futur d’aide humanitaire aux camps de Tindouf à l’acceptation, par l’Algérie et le Front Polisario, d’un recensement des réfugiés qui sont présumés en bénéficier. Elle s’est interrogée, ensuite, si la Commission européenne entend enquêter sur la réponse sanitaire apportée par le Front Polisario à la pandémie de COVID-19 dans lesdits camps et sur les conditions de vie des réfugiés.
Cette question résume, à elle seule, en vérité, ce que pense l’écrasante majorité des parlementaires européens qui, après des années, découvre enfin les détournements des aides européennes par le Polisario et son mentor l’Algérie qui refuse à ce jour le recensement des réfugiés des camps de Tindouf pour maintenir le flou autour de leur nombre véritable pour continuer, de ce fait, à recevoir des subventions en fonction des statistiques faussement communiquées. La supercherie a été enfin dévoilée. Et le vrai visage du pouvoir algérien, populairement contesté, sévissant par la force et la répression, se révèle au grand jour devant le regard désabusé de ses partenaires historiques.