Des chercheurs des quatre coins du monde se sont réunis, vendredi à Fès, pour explorer les multiples facettes des nuits dans les pays du Sud.
Dans une déclaration à l’agence de presse MAP, en marge de ce colloque international organisé du 20 au 23 septembre sous le thème « Nuits des Suds », le conservateur du musée Nejjarine des Arts et Métiers du Bois à Fès, Mohammed Chadli, a souligné l’importance de cette rencontre, qui constitue une première au Maroc et dans la région.
Il a mis en avant la nécessité d’aborder la question des nuits dans les pays du Sud de manière globale, en interrogeant la manière dont les populations vivent et interagissent avec l’espace nocturne.
« Comment les gens vivent-ils la nuit ? Comment exploitent-ils les circonstances nocturnes ? Comment travaillent-ils la nuit ? Comment y vivent-ils ? » s’est-il interrogé, mettant en avant l’intérêt de ce colloque pour la compréhension des impacts économiques, sociaux et culturels de la nuit sur ces sociétés.
M. Chadli a, par ailleurs, évoqué l’expérience du musée Nejjarine, qui s’inscrit dans une dynamique d’ouverture nocturne du patrimoine, à travers l’initiative « Nuits des Musées ». Cette initiative, entamée il y a trois ans, vise à faciliter l’accès du public au patrimoine culturel et à promouvoir le musée en dehors des heures traditionnelles d’ouverture.
« Nous avons constaté que la nuit offre une opportunité unique pour attirer un public plus large, notamment en raison de la baisse d’activité et de l’atmosphère particulière qui règne dans les villes et notamment aux anciennes médinas », a-t-il expliqué.
De son côté, le doyen de la Faculté des Sciences Juridiques, Économiques et Sociales (FSJES) de Fès, Mohammed Bouzlafa, a relevé que ce colloque permet de traiter une thématique essentielle sous différents angles.
Il a mis en avant la richesse du débat qui se tient à Fès, grâce à la participation de chercheurs internationaux provenant de pays du Sud et du Nord. « Le thème des nuits en lien avec le Sud peut être abordé sous différents aspects : économique, social, culturel, intellectuel, artistique et environnemental », a-t-il précisé, selon la MAP.
Il a ajouté que les recommandations issues de ce colloque pourraient contribuer à l’élaboration de stratégies d’aménagement et de développement local, notamment en valorisant l’espace nocturne comme un facteur essentiel de développement économique et social pour la région de Fès-Meknès.
De son côté, Pape Sakho de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar au Sénégal et président de l’Association internationale de la géographie francophone, a souligné le caractère novateur de cette thématique, qui sort des sentiers battus de la recherche.
Il a également insisté sur le caractère pluridisciplinaire de ce colloque, qui réunira des chercheurs issus de différents horizons, tels que les artistes, les architectes, les philosophes et les géographes.
Lors de sa présentation sur la mobilité nocturne à Dakar, Sakho a souligné importance d’étudier l’espace nocturne sous différents angles. « Les nuits, et en particulier dans le Sud, c’est-à-dire du Maghreb, d’Asie, de l’Afrique subsaharienne, représentent un terrain d’exploration riche et complexe », a-t-il déclaré.
Selon les organisateurs du colloque international « Nuits des Suds », cette initiative va contribuer à enrichir le champ de la recherche et permettra à mieux comprendre la complexité des sociétés du Sud.
L’événement est organisé en partenariat avec plusieurs universités internationales, issues notamment de France, d’Espagne, de l’Équateur, du Mexique, du Canada et de Chine, ainsi que des institutions marocaines, publiques et privées, comme le Musée Nejjarine.
Il s’inscrit dans une volonté de favoriser les échanges interdisciplinaires et de contribuer au développement local en valorisant un aspect méconnu de la vie quotidienne dans les pays du Sud.
Ce rassemblement inédit, à l’occasion du Colloque international « Nuits des Suds », met en lumière un aspect souvent méconnu des réalités socio-économiques et culturelles de ces régions »leurs nuits ».
Cette première approche interdisciplinaire des nuits du monde, organisée notamment par l’Université Sidi Mohammed Ben Abdellah de Fès, vise à explorer les multiples facettes de la vie nocturne dans ces régions, allant des usages sociaux et économiques à l’impact culturel et environnemental.