vendredi , 22 novembre 2024

A 102 ans, l’ancienne résistante Mélanie Berger-Volle prête à brandir la flamme olympique

A 102 ans, Mélanie Berger-Volle portera la flamme olympique aussi haut que possible, malgré son épaule fragile, au nom des valeurs d’amitié entre les peuples qu’elle a défendues pendant la Résistance.

« Femme de l’ombre » durant l’Occupation, elle n’en revient toujours pas d’avoir été choisie par le département de la Loire et la mairie de Saint-Etienne pour éclairer la ville lors de l’étape de la flamme qu’elle portera, le 22 juin, avant les Jeux olympiques (26 juillet-11 août) et paralympiques (28 août-8 septembre) de Paris, a rapporté l’agence de presse AFP.

Si le poids de la torche l’inquiète un peu, il n’était pas question de refuser: « j’ai toujours aimé le sport », explique avec vivacité cette femme fluette, qui jusqu’à peu pratiquait une heure de marche quotidienne, indique l’AFP.

Grand-mère de la gymnaste Emilie Volle, qui a participé aux Jeux olympiques d’Atlanta en 1996, elle veut aussi être un symbole pour les femmes « qui se sont battues pour faire du sport comme les hommes ». « Mon idéal a toujours été d’unifier le monde », confie la centenaire. « Et les olympiades sont un moment formidable pour faire connaissance avec d’autres êtres humains ».

Née en Autriche en 1921 dans une famille ouvrière juive, Mélanie Berger commence à militer dès l’adolescence dans un groupe d’extrême gauche. « On était athée et quand j’ai commencé à lutter ce n’était pas pour des motifs religieux, c’était politique », souligne-t-elle. « Je suis contre toutes les dictatures. »

Après l’annexion de l’Autriche par l’Allemagne nazie en 1938, elle quitte son pays, passe en Belgique et arrive en France, à Paris au printemps 1939, déguisée en garçon. En 1940, elle rejoint un groupe de militants trotskistes qui rédige et distribue des tracts en langue allemande destinés à retourner les soldats du Reich.

Après la guerre, elle épouse Lucien Volle, lui aussi résistant qui a participé à la libération du Puy-en-Velay. Ensemble, le couple commence à se consacrer au travail de mémoire. « Nous avons lutté continuellement pour expliquer, pas ce qu’on avait fait, mais pourquoi on l’avait fait », souligne Mélanie Volle-Berger.

Elle a depuis obtenu de multiples décorations, dont la Légion d’honneur. « Je n’ai pas fait grand-chose », estime-t-elle pourtant. « Mais j’ai dit « non » au nazisme ».

Aujourd’hui très inquiète du retour des extrêmes en Europe, elle espère que les jeunes sauront à leur tour défendre la démocratie. Et malgré son grand âge, elle entend profiter des JO pour faire résonner son message. « Je voulais changer le monde et je veux toujours le changer ».

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