mardi , 7 janvier 2025

Facultés de médecine : une hausse de 88 % des places pédagogiques en 2024

Le nombre de places pédagogiques dans les facultés de médecine, de pharmacie et de médecine dentaire a enregistré une augmentation de 88 % en 2024 par rapport à 2019, a annoncé, mardi à Rabat, Amine Tahraoui, ministre de la Santé et de la Protection sociale.

S’exprimant lors d’une séance de questions orales à la Chambre des conseillers, le ministre a précisé que cette progression s’inscrit dans le cadre des efforts visant à renforcer les effectifs du secteur de la santé. À cet égard, il a indiqué que 7.543 nouvelles places pédagogiques seront créées d’ici 2027, conformément à une convention-cadre liant son ministère à ceux de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Économie et des Finances. Ce programme, qui mobilise un budget de plus de 3 milliards de dirhams, ambitionne de répondre aux besoins croissants du système de santé à l’horizon 2030.

Une hausse marquée dans les formations paramédicales

Concernant les filières paramédicales, 8.360 places ont été ouvertes dans le cycle de licence en 2024, représentant une augmentation de 206 % par rapport aux années précédentes. Par ailleurs, 680 places ont été réservées au cycle de master entre 2020 et 2024, soit une progression spectaculaire de 353 %. Le ministère projette également d’ouvrir 11.900 places supplémentaires d’ici 2029, tout en développant les opportunités de recherche au sein des Instituts supérieurs des professions infirmières et techniques de santé (ISPITS).

Dans ce cadre, un projet de création de 16 équipes de recherche et 4 laboratoires dédiés aux doctorants est en cours, en collaboration avec les différents partenaires institutionnels. En parallèle, le nombre de postes pour les médecins spécialistes résidents augmentera progressivement avec 100 postes supplémentaires par an pour les résidents contractuels et 50 pour les non contractuels, sur une période de cinq ans.

Objectif : 45 professionnels de santé pour 10.000 habitants d’ici 2030

Ces initiatives visent à combler le déficit en personnel de santé et à atteindre un ratio de 45 professionnels pour 10.000 habitants d’ici 2030, conformément aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). En comparaison, ce ratio était de 18 professionnels pour 10.000 habitants en 2022.

Le ministre a souligné que le gouvernement a déjà renforcé l’offre de santé en augmentant les postes budgétaires dédiés au recrutement. Le nombre de postes est ainsi passé de 4.000 en 2019 à 6.500 prévus en 2025. De plus, depuis 2020, des concours régionaux de recrutement sont organisés, une mesure qui offre une plus grande flexibilité dans la gestion des déficits régionaux.

Une approche décentralisée et adaptée aux besoins locaux

Le renforcement des services déconcentrés du ministère, notamment par la délégation de signature, permet d’adapter l’allocation des ressources humaines aux spécificités de chaque région. Cette démarche, combinée à la mise en œuvre des Groupements sanitaires territoriaux, est essentielle pour améliorer l’équité et la qualité des services de santé, a ajouté le ministre.

Pour conclure, Amine Tahraoui a réaffirmé que la disponibilité de ressources humaines compétentes constitue un pilier central pour tout système de santé. « Concevoir et mettre en œuvre des politiques de santé efficaces dépend en grande partie de la capacité des cadres de santé à offrir des services répondant aux attentes des citoyens », a-t-il souligné.

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