La généralisation de l’enseignement préscolaire n’a pas connu d’évolution notable durant la période 2000 – 2018, mais depuis le lancement du programme national de généralisation et de développement du préscolaire (PNGDEP) en 2018, le taux de préscolarisation s’est amélioré avec des progrès significatifs en matière de généralisation, estime la Cour des comptes.
Dans son rapport annuel 2023-2024, la Cour indique que le PNGDEP s’est focalisé essentiellement sur l’élargissement de l’offre publique, ce qui est de nature à inciter, ultérieurement, à l’adhésion du secteur privé et à la réhabilitation du préscolaire non structuré.
En outre, la gestion et la gouvernance du préscolaire public sont soumises à des risques qui pourraient avoir un impact négatif sur son fonctionnement, sur l’égalité des chances et sur la pérennité du modèle à moyen et long terme, relève le rapport, ajoutant que la couverture du contrôle pédagogique dans l’enseignement préscolaire se limite à seulement 36% des unités éducatives concernées.
Ainsi, la Cour a recommandé d’améliorer le processus de planification stratégique du préscolaire à travers, notamment, l’harmonisation de ses stratégies et programmes avec la vision et les objectifs visés par la Charte nationale d’éducation et de formation et la vision stratégique 2015-2030, préconisant d’établir un diagnostic approfondi et mis à jour de la situation du préscolaire en s’appuyant sur des données précises et fiables.
La Cour a également recommandé d’apporter les améliorations nécessaires aux éléments et composantes du PNDGEP en traduisant, notamment, les objectifs relatifs à la réhabilitation du préscolaire non structuré et la promotion du secteur privé en mesures et actions opérationnelles, chiffrées, précises et mesurables. Elle a également souligné la nécessité d’améliorer la gouvernance et la gestion du préscolaire public, notamment, à travers la mise en place des mesures nécessaires pour garantir sa pérennité pédagogique, administrative et financière, en harmonisant les conventions d’attribution directe des classes avec les textes en vigueur et en intégrant le préscolaire et le primaire en vue de constituer le cycle de l’enseignement primaire.
En ce qui concerne le système de contrôle et de régulation de l’enseignement supérieur privé (ESP), le rapport de la Cour a relevé la présence d’insuffisances de conception par rapport aux bonnes pratiques au niveau international, relevant que ce système n’a pas été pleinement déployé, que ses instances ne fonctionnent pas de manière appropriée et qu’il ne couvre pas efficacement les différentes phases : l’autorisation, le suivi et le contrôle, ainsi que l’identification et la mise en œuvre des actions correctives et coercitives prévues.
A cet égard, le contrôle administratif a concerné en moyenne moins de 5 établissements d’ESP par an, avec un taux de couverture annuel moyen inférieur à 3% des établissements actifs, note le rapport.
Dans ce cadre, la Cour a recommandé de réviser le cadre juridique et institutionnel du système ESP en conformité avec les bonnes pratiques internationales, et ce dans l’optique de converger vers une instance de régulation et de contrôle indépendante.
La Cour a également recommandé d’élaborer une vision claire et une stratégie formalisée pour le développement du secteur de l’ESP, de développer et renforcer la coordination des activités des différents acteurs et intervenants en matière d’évaluation et de contrôle, ainsi que d’établir un cadre qui régit le partenariat public-privé.
En outre, la Cour a recommandé de réviser le régime d’autorisation, de reconnaissance des établissements privés, d’accréditation des filières par l’État et les mécanismes de contrôle administratif et pédagogique, et de veiller à la mise en œuvre effective, le cas échéant, des mesures coercitives prévues par les textes réglementaires en vigueur.