Le peuple algérien souffre. Énormément. Sur tous les plans. Surtout économique. La vie chère se greffe à un taux de chômage réel de 50% et des salaires dérisoires pour ne pas dire insignifiants (sauf pour les salariés de la vache à pétrole Sonatrach). Dans certaines régions, l’eau potable est inaccessible. Les routes sont, généralement, dans un état déplorable. Bref, un cadre de vie insupportable dans un pays riche par ses ressources naturelles.
Ce statu quo dure et perdure. Bouteflika, pas Bouteflika, Tebboune, pas Tebboune, rien ne change. Les horizons sont bouchés.
Voici l’ambiance générale dans laquelle un Algérien lambda se bat depuis un an pour changer, autant que possible, ce statu-quo. Les manifestations se poursuivent dans les rues d’Alger et dans d’autres localités avec l’espoir de pousser le pouvoir en place à quitter le navire. Un pouvoir inamovible et résistant, composé d’une poignée de décideurs et de beaucoup de pantins qui vivent en dépendance, qui prive une jeunesse aspirant à une vie digne, en profitant de toutes les richesses (ô combien importantes) du pays et en exportant les fruits à l’étranger en prévision d’une tant redoutable insurrection populaire irréversible.
Aujourd’hui, tous les indicateurs montrent que cette insurrection ne va pas tarder à venir. Car depuis plus d’un an que la révolution populaire a commencé, le pouvoir militaire continue d’étendre sa mainmise sur le pays et ses richesses.
Mais ce pouvoir trinque. Il a peur. Et il gesticule, en conséquence, dans tous les sens, tentant, désespérément, de détourner l’attention de l’opinion publique locale et internationale sur ce qui se passe dans le pays. L’affaire de la crise libyenne était et est toujours un dossier de pure propagande.
Cette déstabilisation se reflète dans les décisions prises par l’establishment algérien. Ce dernier joue ses dernières cartes. Les dernières agitations du front Polisario en est une.
Dans une interview accordée au Quotidien italien « Il Manifesto» , Brahim Ghali, le leader des séparatistes s’attaque sans détours aux Nations-Unies et sa crédibilité. Il a déclaré : « les jeunes ont perdu patience et ne sont pas seuls … Tous les ‘’ Sahraouis’’ se sentent victimes d’un mensonge. Nous avons perdu confiance dans les Nations Unies parce qu’elles n’ont pas fait preuve de suffisamment de fermeté face à « l’intransigeance » du Maroc, perdant ainsi en crédibilité envers « notre peuple » qui avait fait confiance à l’ONU et, par conséquent, éviter un éventuel conflit qui déstabilise l’ensemble de la région ».
Une autre déclaration a trahi le jeu du tout pour le tout de ses commanditaires algériens : Le polisario, « seul représentant légitime du peuple sahraoui », ne participera plus à aucun processus ne respectant pas les piliers de la solution du conflit ».
En essayant de mettre le bâton dans la roue des négociations sous supervision onusienne, le Polisario et derrière lui, le pouvoir algérien veut dissimuler ses déboires en interne. Mais ce n’est qu’une question de temps avant que le géant aux pieds d’argile ne tombe. Aujourd’hui, il trinque. Demain, il abdique.