Le membre élu de la région Laâyoune Sakia El Hamra, M’hamed Abba, a mis en avant, devant les membres du Comité des 24 (C24) de l’ONU à New York, le soutien international massif au plan d’autonomie, seule solution pour clore définitivement le différend régional autour du Sahara marocain.
S’exprimant lors de la réunion annuelle du C24 qui se tient du 11 au 21 juin, M. Abba a indiqué que cette initiative présentée en 2007 par le Maroc jouit d’un appui solide auprès de plus de 107 Etats membres des Nations Unies.
Il a relevé qu’une trentaine de pays et organisations régionales ont décidé d’ouvrir des consulats généraux dans les villes de Laâyoune et Dakhla, marquant ainsi la dynamique irréversible de la marocanité du Sahara.
« Il s’agit d’une évolution majeure illustrant l’absence de toute autre solution à la question du Sahara marocain que dans le cadre de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du Royaume », a-t-il insisté, estimant que le statu quo « laisse la porte ouverte à des risques sécuritaires, notamment la violence, l’extrémisme, la traite des êtres humains et l’exploitation économique ».
L’élu du Sahara marocain a également noté que le plan d’autonomie, inspiré de modèles contemporains de résolution des conflits territoriaux, est en pleine conformité avec le droit international et s’appuie sur une approche inclusive et participative, soulignant que cette initiative, qualifiée de sérieuse et de crédible dans les 20 résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU depuis 2007, vise légitimement à parvenir à une solution politique définitive au différend régional autour du Sahara.
Cette initiative repose sur deux piliers: la mise en place d’institutions locales et représentatives permettant à la population du Sahara marocain de jouir de ses droits politiques, sociaux et culturels, et la préservation de la souveraineté historique du Maroc sur cette région, conformément au droit international, a-t-il expliqué.
Il a fait observer que l’initiative marocaine d’autonomie accorde des prérogatives élargies permettant aux populations du Sahara de gérer démocratiquement leurs propres affaires à travers des organes législatifs, exécutifs et judiciaires dotés de pouvoirs exclusifs, ajoutant que ces instances sont dotées des ressources financières nécessaires au développement de la région dans tous les domaines et participeront activement à la vie économique, sociale et culturelle du Royaume.
« L’initiative marocaine permettra une intégration régionale qui garantira le développement, la sécurité et la coopération au Maghreb, qui reste l’une des régions les moins intégrées économiquement au monde”, a encore indiqué l’intervenant.
M. Abba a, de même, fait remarquer que la population du Sahara marocain gère démocratiquement ses affaires locales et jouit de toutes les libertés fondamentales garanties par la Constitution de 2011, ainsi que de ses droits socio-économiques, notant que la situation dans les provinces du Sud est, à bien des égards, plus enviable que celle qui prévaut dans les camps de Tindouf et dans toute autre région du pays hôte, l’Algérie.
Répondant aux allégations fallacieuses véhiculées par l’Algérie sur la représentativité de la population du Sahara marocain, M. Abba a tenu à souligner que les élus du Sahara marocain sont les seuls représentants de la population locale qui jouissent d’une légitimité démocratique, « contrairement à une minorité qui, illusoirement et sans la moindre base légale, tente de se proclamer représentative de ces populations ».
Il a rappelé que les élections législatives, régionales et locales au Maroc, qui se sont déroulées le 8 septembre 2021, ont été un « succès démocratique », permettant notamment une alternance politique parlementaire claire, précisant que le taux de participation dans la région du Sahara marocain a atteint 66,94% pour Laâyoune-Sakia El Hamra et 58,30% pour Dakhla Oued Eddahab, le plus élevé au niveau national.
Il a relevé que ces élections se sont déroulées dans des conditions démocratiques et ont été suivies, en toute indépendance et neutralité, par 5.020 observateurs nationaux et internationaux.
Pour M. Abba, les taux de participation dans les provinces du Sud constituent un plébiscite explicite de la population locale sur son identité marocaine et son attachement au processus démocratique. « C’est aussi le désaveu le plus évident des chimères du +polisario+ concernant sa représentativité », a-t-il insisté, notant que la milice séparatiste armée « ne jouit d’aucune légitimité juridique, populaire ou démocratique pour prétendre représenter la population du Sahara marocain ».
Il a encore indiqué que les populations du Sahara jouissent des mêmes libertés que leurs co-citoyens dans d’autres régions du Royaume, ajoutant que le nombre d’associations opérant dans les provinces du sud s’est élevé à plus de 7.997 associations.
L’intervenant a indiqué que ces populations participent activement à la mise en place des politiques relatives à la gestion et à l’exploitation des ressources nationales, à travers leurs représentants au Parlement et les autorités élues au niveau local et régional.
Et de poursuivre que ces populations disposent d’élites politiques au niveau des institutions nationales, des conseils régionaux et des conseils provinciaux, précisant que tous les présidents élus et membres des conseils régionaux et locaux du Sahara marocain sont originaires de la région, ce qui renforce la gestion par les populations de leurs propres affaires.
Dans la même veine, M. Abba a évoqué les efforts considérables que le Maroc ne cessent de déployer depuis le recouvrement de son intégrité territoriale pour garantir le développement socio-économique de ses provinces du Sud.
Il a, à ce propos, relevé que les indices de développement humain au Sahara marocain étaient inférieurs de 6% à ceux des régions du Nord, notant qu’aujourd’hui, ces indicateurs dépassent largement la moyenne des autres régions du Royaume.
Cette dynamique réformatrice s’est accélérée davantage avec le lancement en 2015 par Sa Majesté le Roi Mohammed VI du nouveau modèle développement pour les provinces du Sud, a-t-il précisé.
Il a expliqué que ce modèle est un mécanisme d’application et d’accélération de la régionalisation avancée, qui vise à assurer une gouvernance démocratique et un développement humain durable intégré en adéquation avec les spécificités de la région du Sahara, ajoutant que grâce aux investissements engagés dans le cadre de ce modèle dont le taux d’achèvement des projets dépasse désormais les 80%, la région du Sahara marocain est devenue un pôle économique aux normes internationales et un trait d’union entre le Maroc, l’Afrique et l’Europe.
« Grâce à ces réalisations, les provinces du Sud du Maroc enregistrent des performances considérables, les plaçant en tête de liste par rapport aux autres régions du Royaume », a-t-il fait valoir.
En 2021, le taux de croissance annuel à Laâyoune-Sakia El Hamra s’est établi à 10,9%, bien supérieur à la moyenne nationale, a-t-il signalé, notant que le PIB par habitant au Sahara marocain est 1,6 fois supérieur à la moyenne nationale, et la consommation des ménages est au moins 8% supérieure au niveau moyen à l’échelle nationale. Le PIB totalise 52.301 dirhams par habitant dans la ville de Dakhla et 27.442 à Laâyoune, a-t-il dit.
Abondant dans le même sens, M. Abba a souligné que le Sahara marocain, qui se démarque par son dynamisme, est en passe de devenir pôle économique régional et une plateforme logistique sur le continent africain.
Il a dans ce cadre rappelé le discours Royal à l’occasion du 48è anniversaire de la Marche verte, dans lequel Sa Majesté le Roi Mohammed VI a souligné la nécessité de renforcer la façade atlantique, lieu de communion humaine et pôle d’intégration économique favorisant les échanges entre les États dans l’intérêt de toutes les parties prenantes dans une approche gagnant-gagnant.
L’intervenant a signalé à ce propos que les trois initiatives Royales, à savoir le Gazoduc Maroc-Nigeria, l’initiative Afrique Atlantique et l’Initiative visant à promouvoir l’accès à l’Atlantique des pays du Sahel feront du Sahara marocain une plateforme de sécurité, de stabilité et de co-développement en Afrique, dans l’Atlantique et bien au-delà.
“Les initiatives royales représentent une avancée dans la politique atlantique du Royaume, symbolisant l’émergence du Sahara marocain comme plaque tournante et porte d’entrée vers l’Afrique pour l’Europe et les Amériques”, a-t-il indiqué.
Il a en outre noté que le nouveau Port Atlantique de Dakhla, dont la construction a débuté en octobre 2021 et s’achèvera en 2028, soutiendra le développement économique, social et industriel régional dans tous les secteurs productifs et fournira également aux provinces du Sud un outil logistique moderne et évolutif à la hauteur de leurs ambitions de développement, en plus de valoriser les produits de la pêche maritime.
D’un investissement total de 10 milliards de dirhams, cette nouvelle structure, située sur le site de N’tireft, à 40 km au nord de Dakhla, comprendra une zone industrielle de 270 hectares, dont environ 60 hectares dédiés à diverses activités industrielles, administratives et de stockage, ainsi qu’une zone franche de 13 hectares, a-t-il précisé.
Il a noté qu’avec la création d’une zone industrialo-logistique, d’une zone dédiée au commerce et d’une section consacrée au développement de l’industrie de la pêche maritime, le port de Dakhla placera les provinces du sud dans le réseau des voies maritimes internationales et fera des provinces du Sud une plaque tournante régionale pour l’investissement, la logistique et le commerce international, notamment avec le continent africain.
Et de signaler que les infrastructures des ports de Laâyoune (commune d’El Marsa), Tarfaya et Boujdour ont été renforcées pour donner une forte impulsion aux activités économiques de la région, outre la création d’un nouveau port à Tarfaya. Ce projet intégré, pour lequel un budget de près de 379 millions de DH a été réservé, s’inscrit dans le cadre du Plan Halieutis et du Plan national de développement des activités de la pêche côtière, a-t-il rappelé.
Evoquant la voie express devant relier Tiznit à Dakhla sur un trajet de 1.055 km, l’intervenant a indiqué que les travaux avaient progressé de plus de 90%, soulignant que ce projet, qui fait partie intégrante du programme de développement des provinces du Sud initié en novembre 2015, a nécessité un investissement de 10 milliards de dirhams.
Ces infrastructures seront rendues accessibles aux pays africains pour accompagner leur développement, reflétant ainsi l’engagement du Maroc en faveur d’une coopération mutuellement bénéfique visant une prospérité partagée, a-t-il affirmé.
Concernant la situation « catastrophique » qui prévaut dans les camps de Tindouf dans le Sud-ouest de l’Algérie, M. Abba a indiqué que les populations séquestrées dans ces camps sont privées de leurs droits les plus élémentaires et sont considérées comme un « fonds commercial » utilisé par le groupe armé du « polisario » et du pays hôte à des fins d’enrichissement, via le détournement de l’aide humanitaire.
« La situation humanitaire dans les camps de Tindouf est celle de désespoir et d’inaction qui dure depuis près de 50 ans et constitue une menace pour la stabilité de toute la région”, a-t-il mis en garde, ajoutant que le détournement systématique de l’aide humanitaire destinée à la population des camps de Tindouf a été une nouvelle fois confirmé par un nouveau rapport du Programme alimentaire mondial (PAM).
Il a rappelé, à ce propos, que toutes les résolutions du Conseil de sécurité, depuis 2011, ont appelé le pays hôte des camps de Tindouf, l’Algérie, à autoriser le recensement des populations des camps, conformément au droit international humanitaire.
Il a, dans ce cadre, exhorté la communauté internationale à exiger que le pays hôte, l’Algérie, et le « polisario » de mettre fin à la situation d’anarchie qui sévit dans les camps de Tindouf, en permettant un retour digne des populations séquestrées à leur patrie, le Maroc.