La presse argentine s’est faite l’écho de la visite de travail effectuée par la délégation du Mouvement des Sahraouis pour la Paix (MSP) en Argentine et au Paraguay du 14 au 22 mai 2024. Elle a souligné les discours pacifistes du premier secrétaire du MSP, Haj Ahmed Baricallah, plaidant en faveur d’un dialogue constructif pour aboutir à une solution au conflit du Sahara marocain et mettre fin aux souffrances qu’endure la population sahraouie dans les camps de Tindouf.
Mercredi 14 mai, au siège du Cercle de la Gendarmerie Nationale, s’est tenue la Conférence « Promouvoir les projets de paix dans les zones de conflit », organisée par le Comité international pour le dialogue et la paix.
Avec la participation de Haj Ahmed Baricallah, premier secrétaire du Mouvement Sahraoui pour la Paix (MSP), Dr Graciela L. Cosentino, présidente du Comité international pour le dialogue et la paix et Dr Adalberto C. Agozino, secrétaire coordonnateur de l’ONG sponsor.
La présentation de M. Baricallah intitulée « Le Mouvement sahraoui pour la paix : un cri populaire et une revendication conjoncturelle » a mis en évidence le fait que tous les membres du MSP étaient membres du Front Polisario au cours des dernières années et partageaient donc initialement les idéaux de constitution d’une société indépendante, démocratique et progressiste au Sahara, idéaux qui, malheureusement, au fil du temps, ont été perdus et déformés.
Il a mentionné que lorsqu’il a rompu avec ses camarades du Front Polisario, il a déménagé à Madrid et qu’il n’est jamais allé au Maroc, un pays qu’il ne connaît pas bien qu’il soit né dans la ville marocaine de Dakhla.
Il a expliqué que le Mouvement sahraoui pour la paix, qui vient d’avoir quatre ans, est né en pleine pandémie de Covid, pour sortir le conflit de son point mort. Pour ce faire, le MSP a eu recours au soutien de notables tribaux, dont certains étaient présents à la Conférence de Dakar en octobre 2023.
Haj Ahmed considère que l’alternative d’une guerre, telle que proposée par le Front Polisario, est une erreur car il est impossible de vaincre le Maroc sur le champ de bataille et cela n’a pas de sens de sacrifier les Sahraouis pour en faire des soi-disant des martyrs. Il a été catégorique en soulignant que ce n’est pas la solution.
Haj Baricallah s’est également opposé à toute forme de violence, affirmant que ce n’est pas la voie à suivre étant donné l’efficacité des drones dont dispose le Maroc. C’est une réalité que les dirigeants du Polisario ont du mal à comprendre, poursuit-il. C’est pourquoi le Premier secrétaire du MSP s’est montré enclin à parvenir à une solution équitable qui tienne compte des intérêts du Maroc et des droits des Sahraouis.
Il a expliqué qu’une alternative doit être offerte aux personnes vivant dans les camps, qui vivent dans le besoin dans l’un des pires déserts de la planète.
Pour conclure, il a annoncé que le MSP accepte la proposition marocaine d’autonomie comme solution possible et demandé une feuille de route qui permettrait, dans un délai d’environ trois ans, de former un gouvernement sahraoui autonome avec ses trois pouvoirs : exécutif, législatif et judiciaire, sous la souveraineté du Roi du Maroc.
Nous voulons, a déclaré M. Baricallah, une négociation dans le cadre des Nations Unies ou une négociation directe. Nous pensons que le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Sahara, M. Staffan de Mistura, devrait convoquer une réunion autour de la table des négociations, interrompue depuis 2019. Nous sommes disposés à négocier directement avec le Maroc, a conclu Haj Baricallah qui a séduit l’assistance et la presse argentine par son bon sens et ses pensées modérées et pertinentes. D’ailleurs, Haj Baricallah s’est vu décerner le 21 mai par l’Institut des Hautes Études Stratégiques relevant du Conseil de La Défense Nationale de l’Argentine un Certificat de reconnaissance pour sa présence et sa participation à la conférence.