Après avoir été condamnée en 2022 à trois ans de prison ferme pour onze chefs d’accusation, parmi lesquels «outrage à des fonctionnaires publics et à la justice», «injure contre un corps constitué», «diffamation», «adultère» et «harcèlement sexuel», une grave affaire qui a subi des tentatives de politisation acharnées, Mohamed Ziane feint la maladie pour fuir les questions du tribunal. Le 20 mai 2024, dans les environs de la chambre criminelle chargée des crimes financiers près la Cour d’appel de Rabat, une foule de sympathisants du bâtonnier déchu ont manifesté pour le libérer, arguant de son état de santé qui se consumerait de jour en jour, devant les caméras de la presse. Mais il n’en est rien. Mohamed Ziane se porte bien. Car dès qu’il n’était plus sous les feux des projecteurs, Ziane a repris ses esprits, comme par hasard, et a commencé, comme à son accoutumée, à se demander où va l’argent du poisson marocain (faisant allusion aux accords avec l’UE et autres parties prenantes) alors qu’il était censé, le jour même, justifier où est passé l’argent que son parti et lui en personne a dilapidé lors des élections ?
Pourquoi une telle mise en scène de bas étage ? La réponse est simple. Mohamed Ziane est poursuivi depuis le 10 janvier 2024 pour un autre chef d’accusant, à savoir la «dilapidation de deniers publics». Il s’agit d’une affaire de détournement de subventions publiques accordées lors des élections de 2015. Pour ne pas répondre de ses actes, M. Ziane et ses soutiens ont inventé de toutes pièces cette histoire de sa santé qui se dégrade.
Ce n’est pas la première fois que Mohamed Ziane et tous ceux qui lui rendent visite dans la prison d’Al Arjat, près de Rabat, fassent des faux témoignages sur les conditions de son emprisonnement.