Au lendemain de la prise de fonction du nouveau président algérien Abdelmadjid Tebboune, une foule compacte manifeste à nouveau vendredi 20 décembre à Alger, rejetant le « système » politique dont il est issu et restant sourde à son offre de dialogue.
En ce 44e vendredi consécutif de manifestations à travers le pays, la mobilisation dans la capitale –épicentre de la contestation– est difficile à évaluer en l’absence de comptage officiel, mais elle semblait moins importante que les deux vendredis précédents, durant lesquels elle fut exceptionnelle.
« Ou c’est vous, ou c’est nous, nous n’allons pas nous arrêter », scandent les manifestants, tandis que sur des pancartes, on peut lire « Nous n’allons pas nous soumettre », selon un journaliste de l’AFP.
Investi jeudi, Abdelmadjid Tebboune succède à Abdelaziz Bouteflika dont il fut ministre puis brièvement Premier ministre. M. Bouteflika a été contraint de démissionner en avril après 20 ans de présidence, sous la pression du « Hirak », mouvement populaire inédit de contestation du régime qui entrera dimanche dans son 11e mois.
« Je ne reconnais pas ce président. Son investiture ne change rien. Je suis contre le dialogue tel qu’il est préconisé par le pouvoir » mais « pour des négociations qui doivent déboucher sur un départ en douceur des figures de l’ancien +système+ au pouvoir », explique à l’AFP Amar Alileche, retraité de 66 ans.
La contestation réclame le démantèlement du « système » qui dirige l’Algérie depuis l’indépendance en 1962 et le départ de tous ses représentants, dont fait partie M. Tebboune, 74 ans, préfet de carrière, puis membres de plusieurs gouvernements, essentiellement sous M. Bouteflika.