La 14e session du Conseil d’administration de l’Agence nationale de la sécurité routière (NARSA) s’est tenue, vendredi à Rabat, sous la présidence du ministre du Transport et de la Logistique, Abdessamad Kayouh, avec à l’ordre du jour plusieurs points dont la présentation du rapport annuel des activités de l’agence et de ses comptes pour l’année 2024.
Un communiqué du ministère du Transport et de la Logistique indique qu’au début de cette réunion, M. Kayouh a affirmé que la tenue de cette session constitue une étape importante pour évaluer les réalisations et renforcer l’approche participative, grâce au partage des responsabilités entre les différents acteurs du secteur, estimant que la réduction du nombre de décès et de blessés résultant des accidents de la circulation passe par l’adoption d’une approche globale et d’un plan d’action structurel clairement défini, soutenu par des outils de suivi et d’évaluation.
Et de souligner que l’année 2024 avait été marquée par l’enregistrement de plus de 143.000 accidents corporels de la route, soit une augmentation de 16,22% par rapport à 2023, qui ont causé 4.024 décès (+5,37%), faisant savoir que les motocyclistes et les piétons étaient les groupes les plus touchés, représentant plus de 70% du total des décès sur la route à l’échelle nationale.
Les statistiques provisoires pour les huit premiers mois de l’année en cours indiquent une tendance à la hausse malgré tous les efforts déployés dans ce domaine, notamment le programme d’urgence pour la période estivale, a-t-il relevé, notant qu’en cas de persistance de cette situation, on pourrait s’attendre à un dépassement du nombre record de décès enregistré en 2011, qui avait alors atteint 4.222 décès.
Face à cette situation, le ministre a appelé à redoubler d’efforts en intensifiant l’éducation, la sensibilisation et la surveillance routière, tout en améliorant les infrastructures pour répondre aux besoins spécifiques de chaque catégorie d’usagers de la route.
De même, il a mis en avant l’importance de tirer parti des résultats de l’évaluation complète de la Stratégie nationale de sécurité routière 2017-2026 et de proposer un nouveau plan d’action à l’horizon 2030, conformément aux engagements nationaux et internationaux.
Par ailleurs, M. Kayouh a indiqué que la NARSA avait mené à bien en 2024 une série de projets structurants visant à améliorer la sécurité routière, notamment le Programme « Bus sûrs » en partenariat avec le ministère, le Programme « Motos et cyclomoteurs sûrs » visant à renforcer la sécurité des motocyclistes, et la mise en œuvre du Programme national de surveillance 2022-2024, grâce à l’acquisition et à la distribution de 360 radars portables aux services concernés. Ce programme comprenait également l’installation de radars mobiles sur les véhicules de l’Agence, ainsi que le renforcement de la surveillance automatisée grâce à des radars fixes de nouvelle génération, dont le nombre a atteint 356 unités fin 2024, et l’acquisition de 18 radars mobiles.
Ces projets comprennent également le renforcement des partenariats avec les collectivités locales par le soutien de projets à valeur ajoutée dans le domaine de l’amélioration de la sécurité routière, la mise en œuvre de projets d’amélioration des infrastructures routières dans le cadre du partenariat, et l’organisation de sessions de formation à l’utilisation du guide de référence pour l’aménagement de la sécurité routière en milieu urbain à l’intention des ingénieurs et techniciens des collectivités locales.
Ils englobent aussi des programmes de formation continue à la sécurité routière, notamment le Projet Écoles sûres et l’Attestation Scolaire de Sécurité Routière, outre la poursuite de la mise en œuvre du programme de renouvellement du parc de véhicules de transport routier et du programme de formation continue au profit des conducteurs professionnels, ainsi que l’activation d’un programme global et intégré de communication et de sensibilisation à travers différents médias et supports de communication numérique, en plus de la communication directe en partenariat avec les acteurs sociaux et économiques.
À cette occasion, M. Kayouh a passé en revue les principales opérations et les programmes réalisés par l’Agence dans le domaine de l’amélioration des services offerts aux usagers et aux professionnels, particulièrement l’accélération de la numérisation, avec la mise à jour de l’examen théorique pour l’obtention du permis de conduire grâce à l’adoption d’une nouvelle banque de mille questions reflétant les évolutions juridiques et la réalité du terrain et la gestion par le développement de systèmes de gestion des risques, de contrôle financier et de gestion budgétaire, l’élargissement du cercle des partenariats et l’échange électronique de données avec les partenaires institutionnels et professionnels.
Dans ce cadre, un échange numérique a été initié avec la Fédération Marocaine des Sociétés d’Assurances et de Réassurance, l’Association Professionnelle des Sociétés de Financement, ainsi qu’avec la Trésorerie Générale du Royaume, ce qui permettra, selon le ministre, d’accélérer la prestation des services et de simplifier les procédures proposées aux usagers.
De plus, ila a souligné que l’analyse et la compréhension de la problématique des accidents de la circulation, en particulier les plus graves et mortels, ne peuvent se faire sans l’examen des causes à travers des investigations et des recherches de terrain.
A cet effet, le ministère a élaboré un projet de décret portant création d’un Centre national de recherche administrative et technique sur les accidents corporels de la circulation, actuellement en cours d’approbation, a précisé M. Kayouh.
Ce centre, qui se verra confier d’importantes missions, devra apporter une évolution qualitative dans la gestion de la sécurité routière, permettant de passer d’une gestion réactive à une gestion proactive, tout en orientant les politiques publiques vers la prévention.
Au cours de cette réunion, les membres du conseil d’administration ont convenu à l’unanimité de la nécessité de renforcer l’implication collective des différents départements gouvernementaux, institutions nationales et de la société civile dans le domaine de la sécurité routière, conformément aux Hautes Orientations Royales, afin de réduire les conséquences graves des accidents de la circulation et de préserver le droit des citoyens à se déplacer en toute sécurité.
Ces travaux ont été clôturés en insistant sur l’impératif de poursuivre les actions dans la même dynamique et le même esprit d’ouverture envers les partenaires, afin de mettre en œuvre les programmes prévus et d’atteindre les objectifs de la Stratégie nationale de sécurité routière à l’horizon 2030, conclut le communiqué.