Devenu un symbole du combat pour la liberté de la presse en Algérie, le journaliste Khaled Drareni, condamné à trois ans de prison ferme, est arrivé mardi 8 septembre 2020 au tribunal d’Alger où il doit être jugé en appel après un verdict très sévère et une forte mobilisation en faveur de sa libération.
Incarcéré au centre pénitentiaire de Koléa, près d’Alger, depuis le 29 mars, M. Drareni, 40 ans, est arrivé au tribunal à bord d’une fourgonnette cellulaire, a constaté une journaliste de l’AFP. Une petite foule de sympathisants l’a accueilli en scandant « Khaled Drareni est un journaliste libre! ».
Le journaliste devait initialement comparaître en « visioconférence » depuis sa prison mais le ministère de la Justice en a ensuite décidé autrement.
L’accès de la presse à la salle du tribunal était extrêmement limité et l’audience n’avait pas encore commencé en début d’après-midi, le tribunal traitant d’autres affaires, selon des journalistes sur place.
Directeur du site d’information Casbah Tribune et correspondant en Algérie pour la chaîne francophone TV5 Monde et pour Reporters sans frontières (RSF), M. Drareni a été condamné le 10 août à trois ans d’emprisonnement et à une amende de 50.000 dinars (330 EUR) pour « incitation à attroupement non armé » et « atteinte à l’unité nationale ». Un verdict d’une sévérité sans précédent à l’encontre d’un journaliste, qui a surpris et indigné ses confrères.