mardi , 18 mars 2025

Le Maroc réaffirme son engagement en faveur de la ZLECAf lors de la présidence de la 57e session de la CEA

Le ministre marocain de l’Industrie et du Commerce, Riyad Mezzour, a réitéré lundi, lors de la 57e session de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) à Addis-Abeba, l’engagement ferme du Maroc en faveur de la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).

S’exprimant en qualité de président de cette session, M. Mezzour a souligné que la ZLECAf constitue bien plus qu’un simple cadre juridique. « La ZLECAf est le défi de notre génération », a-t-il déclaré, appelant à des mesures audacieuses pour accélérer sa mise en place dans un contexte mondial marqué par de profondes mutations économiques et géopolitiques.

Un rôle de passerelle stratégique

Depuis son retour au sein de l’Union africaine (UA) en 2017, le Maroc s’est imposé comme un acteur clé dans le développement économique du continent, jouant un rôle de trait d’union entre le Nord et le Sud, entre tradition et modernité. M. Mezzour a insisté sur la nécessité pour l’Afrique de dépasser son statut d’exportateur de matières premières et d’importateur de biens de consommation.

« Il est temps pour l’Afrique de développer des chaînes de valeur dans les secteurs où elle possède un avantage compétitif », a-t-il affirmé. Il a cité l’exemple des politiques industrielles stratégiques du Maroc, qui ont permis au Royaume de se positionner comme un pôle majeur de production d’engrais, représentant plus de 20 % des besoins mondiaux.

Le Maroc s’est également imposé comme un centre africain de production automobile. Le projet de mobilité électrique associant le Maroc, la République démocratique du Congo (RDC) et la Zambie illustre le potentiel du continent dans le domaine des véhicules électriques.

Industrialisation durable et souveraineté industrielle

M. Mezzour a mis en avant la nécessité pour l’Afrique de tirer parti de ses ressources naturelles en favorisant une industrialisation durable. Il a insisté sur l’importance de renforcer la compétitivité industrielle du continent et d’assurer sa souveraineté dans un contexte de transition énergétique mondiale.

« La ZLECAf doit être verte, inclusive et équitable », a-t-il martelé, en soulignant que les énergies renouvelables représentent aujourd’hui 45 % du mix énergétique du Maroc, preuve de l’engagement du Royaume en faveur du développement durable.

Le Maroc se dit prêt à partager son expertise dans ce domaine avec ses partenaires africains.

Une stratégie numérique pour une Afrique connectée

Sur le plan technologique, le ministre a rappelé que les stratégies numériques du Maroc ont permis de moderniser les services publics et de soutenir l’émergence de nombreuses start-ups. Il a appelé à la généralisation de ces avancées à l’échelle continentale.

Investir dans les infrastructures

M. Mezzour a également pointé les lacunes en matière d’infrastructures, qui coûtent chaque année environ 2 % du PIB du continent. Il a plaidé pour la création d’un Fonds d’infrastructures pour la ZLECAf, destiné au financement de projets stratégiques tels que les ports, les chemins de fer et les réseaux routiers, afin de garantir une meilleure interconnexion des marchés africains.

Selon lui, la coopération avec des institutions financières comme la Banque africaine de développement et Casablanca Finance City pourrait permettre de mobiliser des capitaux privés pour combler ces lacunes.

Inclusion sociale et transition verte

M. Mezzour a insisté sur la nécessité de rendre la ZLECAf inclusive en soutenant l’agriculture intelligente face au climat, en protégeant les agriculteurs et en offrant aux jeunes et aux femmes un rôle clé dans le développement des PME.

« Les enfants africains méritent plus que les frontières héritées de la colonisation. Ils méritent une Afrique sans frontières : unie, prospère et fière », a-t-il conclu.

Une présidence marocaine tournée vers l’avenir

Le Maroc a été élu, le mercredi précédent, à la présidence de la 57e session de la CEA à l’unanimité. Cette session, placée sous le thème « Faire progresser la mise en œuvre de la ZLECAf : propositions d’actions stratégiques transformatrices », met également l’accent sur la numérisation, la sécurité alimentaire et la transition énergétique.

À noter que le Maroc accueillera la 58e session de la CEA en mars 2026, confirmant ainsi son rôle de moteur dans le développement économique africain.

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