Quelque 200 personnes ont manifesté lundi à Alger pour la deuxième semaine consécutive afin de réclamer la libération du journaliste Khaled Drareni, condamné à trois ans de prison et devenu un symbole du combat pour la liberté de la presse.
Les manifestants — dont des journalistes, des avocats, des militants politiques et des défenseurs des droits de l’Homme — sont retrouvés à la mi-journée à l’intérieur de la Maison de la Presse, dans le centre de la capitale algérienne, la présence policière restant discrète.
Ils ont scandé des slogans exigeant la libération de M. Drareni –directeur du site d’information Casbah Tribune et correspondant pour la chaîne française Tv5 Monde et pour Reporters sans frontières (RSF)– et de tous les détenus d’opinion, selon des journalistes de l’AFP sur place.
« Amnesty International demande que tous les journalistes et médias soient libérés de toute entrave et qu’ils puissent travailler en toute sérénité », a déclaré à l’AFP sa directrice pour l’Algérie Hassina Oussedik.
Le 10 août, Khaled Drareni, 40 ans, a été condamné à trois ans de prison ferme et à une amende de 50.000 dinars (330 euros) pour « incitation à attroupement non armé » et « atteinte à l’unité nationale ».
« C’est une condamnation qui n’a aucun sens (…). Incompréhensible. Depuis 52 ans au barreau, je n’ai jamais pris connaissance d’une peine aussi lourde prononcée à l’encontre d’un journaliste », a déploré l’avocat Miloud Brahimi, ancien président de la Ligue algérienne des droits de l’Homme dans un entretien lundi au quotidien francophone El Watan.