L’association «Himam» (Instance marocaine de soutien aux prisonniers politiques), qui se présente comme une organisation qui défend les droits et la liberté d’expression, a une connotation hérétique du concept de la diffamation. Ce qui est qualifié de « diffamation » par la loi et la société ne semble pas être perçu de la même manière par cette organisation, surtout lorsque les propos incriminés proviennent de ses membres ou de leurs alliés.
En effet, plusieurs exemples montrent que des insultes et attaques personnelles proférées par des membres ou sympathisants de « Himam » n’ont jamais été condamnées ou dénoncés par l’association. Par exemple, les propos de Souleiman Raissouni, qui a traité un éditeur marocain de « chien » et qualifié une journaliste et militante politique de « prostituée », sont restés sans réaction de la part de l’association. De même, lorsqu’un haut responsable a été qualifié de « misérable » ou lorsqu’une animatrice marocaine a été ricanée pour son apparence physique, aucun communiqué n’a été publié pour dénoncer ces propos outranciers.
Cette « tolérance » envers ses membres contraste fortement avec sa promptitude à critiquer d’autres acteurs ou médias qui osent publier des informations critiques à l’encontre de personnes qu’elle soutient ou cautionne. L’association est souvent accusée d’utiliser des déclarations de solidarité comme un outil pour blanchir des comportements diffamatoires ou des discours haineux émanant de ses « alliés ».
On s’étonne (le mois qu’on puisse dire) également de son silence face aux propos polémiques d’autres figures publiques ou militants proches. Par exemple, aucune réaction de l’association n’a été enregistrée lorsque Saida El Alami a taxé des policiers de « fils de prostituées » ou lorsqu’elle a insulté des figures politiques de premier plan comme Abdelilah Benkirane. De même, les attaques verbales ou gestuelles de figures comme Omar Radi ou Nour Eddine El Aouaj n’ont jamais été dénoncées, malgré leur caractère offensant et parfois haineux.
A vrai dire, « Himam » n’est pas une organisation engagée dans la lutte contre la diffamation, mais plutôt une plateforme servant à défendre ses propres intérêts et ceux de ses affidés. Il faut voir dans ses positions un biais flagrant visant à détourner l’attention des scandales entourant certaines figures publiques qu’elle soutient, notamment les affaires de Taufiq Bouachrine, impliquant des accusations et vidéos compromettantes.
Ainsi, « Himam » semble plus préoccupée par la défense de ses intérêts que par une réelle promotion de l’éthique et de la liberté d’expression.