Le Maroc est le « pivot » d’une relation nord-sud capable de relever les défis d’un ordre mondial en mutation, a souligné, jeudi soir à Paris, le député Bruno Fuchs, président de la Commission des Affaires étrangères à l’Assemblée nationale française.
« Quand on parle de la relation nord-sud, le pays qui est au milieu, le pays pivot, c’est le Maroc », a affirmé M. Fuchs qui s’exprimait en clôture du 3ème Forum des Élus France-Maroc, organisé au siège du Sénat français par le Cercle Eugène Delacroix, sous le thème « la transition écologique dans les territoires : regards croisés ».
Convaincu que le bloc Europe-Afrique est « le seul qui peut aujourd’hui résister à la puissance indopacifique et des Amériques », M. Fuchs a relevé que « c’est à partir de la relation France-Maroc que doit se construire une relation Europe-Afrique à même de générer un espace de prospérité ».
Cette relation tripartite devrait capitaliser, selon lui, sur les relations intenses qu’entretiennent la France et le Maroc et qui ont pris une nouvelle dimension avec le partenariat d’exception renforcé, scellé à l’occasion de la récente visite d’Etat au Maroc du Président de la République Emmanuel Macron.
A cet égard, il a souligné la pertinence de la thématique du 3ème Forum des Élus France-Maroc, centré sur les défis de la transition écologique, identifiée comme l’un des domaines prioritaires de ce partenariat, mettant en avant le rôle des élus des deux pays pour accompagner cette dynamique au niveau territorial.
Le député français s’est félicité des réalisations déjà accomplies, entre autres, en matière de coopération décentralisée, jumelages et partage d’expériences universitaires, encourageant notamment les élus français et marocains, rassemblés au sein du Cercle Eugène Delacroix à poursuivre leur action en soutien à ces initiatives.
Ce réseau d’élus français engagés depuis dix ans dans la promotion et le développement des relations d’exception qui unissent la France et le Maroc, a contribué à la concrétisation de deux coopérations décentralisées qui « fonctionnent déjà très bien » (Antony/Taroudant, et Villeneuve La Garenne/Tiznit) tandis que d’autres sont en cours de signature, rappelle-t-on.
Le maire de Tiznit, Abdellah El Ghazi, et son homologue français de Villeneuve La Garenne, Pascal Pelain ont à cette occasion présenté la coopération liant leurs villes respectives dans les domaines de l’eau et de gestion des déchets, lors d’une table ronde consacrée à l’engagement des diasporas dans la transition écologique.
Les deux élus ont mis en avant la forte implication de la communauté marocaine de Villeneuve La Garenne, notamment celle issue de Tiznit, pour la concrétisation de cette initiative.
La table ronde a été également marquée par la participation du président du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME), Driss El Yazami, qui a souligné l’importance d’inscrire la coopération décentralisée dans l’histoire de la migration marocaine à plus d’un siècle et à multiples dimensions.
La diaspora contribue à renforcer le lien entre le pays de résidence et la mère patrie, y compris en matière de transmission de savoir, a -t-il dit, faisant remarquer néanmoins que le succès de ses initiatives reste tributaire de la connaissance de la dynamique de réforme que connaît actuellement le Maroc, ainsi qu’à la mutualisation des expériences des Marocains du monde.
L’expérience réussie de la coopération décentralisée entre le Maroc et la France a été également saluée lors de la cérémonie de clôture à travers des témoignages-vidéo du président de la région Dakhla-Oued Eddahab, El Khattat Yanja, de la Présidente de la Région Guelmin Oued Noun, Mbarka Bouaida, et de l’ancien ministre français Jean-Louis Borloo.
Lors de son 3ème forum, le Cercle Eugène Delacroix a présenté le bilan de ses dix ans d’activités sur le terrain, notamment les coopérations décentralisées réalisées, les networking trimestriels, ses missions au Maroc, lesquelles s’inscrivent dans les efforts de l’association visant à renforcer la relation exceptionnelle entre la France et le Maroc.
L’événement s’est clôturé avec une séquence de célébration des dix ans du Cercle présentée comme « un moment d’échange et de partage en vue de tisser les liens et renforcer les synergies autour de la transition écologique et des relations franco-marocaines qui, depuis la récente visite d’Etat au Maroc du Président de la République française, Emmanuel Macron, à l’invitation de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, connaissent une nouvelle dynamique ».
Créé en 2014 par une pléiade d’élus français ayant le Maroc dans le cœur, le CED rassemble aujourd’hui plus de 300 élus, maires, adjoints, parlementaires et acteurs locaux qui adhèrent à cet objectif.