Culture et Média / Grand Maghreb
Nouakchott, 31/10/2024 (MAP) – Le Réseau des femmes journalistes mauritaniennes, en collaboration avec l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), a organisé les 29 et 30 octobre à Nouakchott, un forum dédié au renforcement des capacités des journalistes en matière de couverture d’événements judiciaires, avec la participation de formateurs marocains.
Au cours de cet événement, placé sous le thème « La couverture des événements judiciaires, entre le droit du public à l’information et le respect des procédures judiciaires », des professionnels et experts mauritaniens et marocains se sont penchés sur le rôle du pouvoir judiciaire dans la protection de la liberté de la presse et les défis et opportunités relatifs aux événements judiciaires.
Un atelier a également été organisé sous le thème « L’équilibre entre le droit de savoir et les garanties d’un procès équitable : le rôle des médias dans la couverture des affaires judiciaires », au cours duquel les participants ont échangé autour de la manière dont les journalistes traitent les preuves et les témoignages dans les enquêtes de presse et les affaires judiciaires, ainsi que des stratégies pour traiter les questions d’actualité.
S’exprimant à cette occasion, la journaliste marocaine et vice-présidente de l’Association des journalistes judiciaires, Fatna Kharraz, a souligné que la couverture médiatique des affaires judiciaires relève de la catégorie du « journalisme spécialisé », qui requiert l’expertise du média et certaines compétences chez le journaliste, à savoir la maitrise des termes juridiques, la neutralité et le respect de la vie privée.
Selon Mme Kharraz, le « journaliste judiciaire » doit posséder un ensemble de qualités, dont la précision, le sens de l’observation et du suivi, l’écoute, la capacité à communiquer, ce qui lui permet de créer un réseau de relations et de sources, notamment dans les divers milieux judiciaires.
Elle a, par ailleurs, appelé les institutions médiatiques à former périodiquement les journalistes au traitement des affaires judiciaires, et les éditeurs, syndicats et associations représentant les journalistes à ouvrir des canaux de communication avec différentes parties afin d’organiser des journées d’étude et des cours de formation dans ce domaine.
Pour sa part, l’enseignant chercheur à l’Institut supérieur de l’information et de la communication de Rabat, Abdessamad Moutei, a déclaré que la couverture médiatique des événements judiciaires est un moyen de promouvoir la transparence et la responsabilité dans le système judiciaire, à même de contribuer à rendre les procédures judiciaires plus claires pour le public, renforçant ainsi sa confiance dans le système judiciaire.
La couverture médiatique des événements judiciaires requiert le respect de normes éthiques pour ne pas influencer le cours de la justice et veiller à ne pas diffuser les fake news, a-t-il ajouté.
M. Moutei a aussi abordé certains des défis auxquels sont confrontés les journalistes judiciaires, notamment les défis cognitifs tels que la complexité du système et de la terminologie juridique, les défis éditoriaux comme l’objectivité et la confidentialité, et d’autres défis tels que la pression de l’opinion publique.
Le Forum a débouché sur la publication d’un guide de la couverture des événements judiciaires, dédié aux journalistes mauritaniens et élaboré par les experts participant à cet événement, dans le but de fournir aux journalistes et aux professionnels des médias les outils nécessaires à même de faciliter leur action dans ce domaine.