Israël pleure samedi la mort de trois otages tués « par erreur » par ses propres soldats dans la bande de Gaza, où l’armée multiplie les raids aériens malgré les pressions de son allié américain pour plus de retenue. La nouvelle a secoué Israël vendredi soir: trois otages israéliens « identifiés par erreur » comme une « menace » ont été tués par des soldats opérant à Choujaiya, dans le nord de la bande de Gaza, rapporte l’agence de presse AFP.
Les victimes sont Yotam Haïm, un batteur de Heavy Metal de 28 ans, Samer al-Talalqa, un Bédouin de 25 ans, et Alon Lulu Shamriz, 26 ans, a annoncé l’armée israélienne précisant que les corps avaient été rapatriés en Israël, indique l’AFP.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a aussitôt regretté « une insupportable tragédie » qui plonge « tout l’Etat d’Israël dans le deuil », tandis qu’à Washington la Maison Blanche évoquait une « erreur tragique ».
Peu après cette annonce, des familles d’otages et des sympathisants ont défilé avec des photos de captifs devant le ministère israélien de la Défense à Tel-Aviv pour demander un accord immédiat en vue de leur libération. « Chaque jour, un otage meurt », pouvait-on lire sur une affiche alors qu’un drapeau israélien placé dans la rue a été aspergé de peinture rouge évoquant du sang, souligne l’AFP.
« Le seul moyen de libérer les otages vivants est la négociation », a déclaré sur place Motti Direktor, un manifestant de 66 ans. « Nous sommes ici après une soirée bouleversante, et je meurs de peur. Nous exigeons un accord maintenant », a déclaré Merav Svirsky, dont le frère Itay est otage à Gaza.
Environ 240 personnes ont été capturées dans l’attaque de commandos du Hamas le 7 octobre en sol israélien qui a fait environ 1.200 morts, en majorité des civils, selon les autorités. En représailles, Israël a promis de « détruire » le Hamas et lancé une offensive militaire sanglante dans la bande de Gaza qui a fait 18.800 morts, dont 70% de femmes, enfants et adolescents, selon le ministère de la santé du Hamas.
Un accord de trêve obtenu grâce à une médiation du Qatar avait permis fin novembre une pause d’une semaine dans les combats, la libération d’une centaine d’otages détenus par le Hamas et de 240 prisonniers palestiniens écroués en Israël, ainsi que l’acheminement d’une aide humanitaire d’urgence.
Après l’annonce de la mort des trois otages, le site Axios a indiqué que David Barnea, le chef du Mossad, les services secrets extérieurs israéliens, doit rencontrer ce week-end le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani.
La rencontre, en Europe, doit porter sur la libération d’otages, poursuit Axios sans préciser le lieu de cet entretien ni le nombre de captifs qui pourraient être libérés parmi les quelque 129 estimés toujours retenus à Gaza.