L’armée israélienne est entrée mercredi dans l’hôpital al-Chifa, le plus grand de la bande de Gaza où s’entassent des milliers de déplacés palestiniens pour une opération « ciblée » contre le Hamas, accusé par Israël et les États-Unis d’y abriter un site militaire stratégique, a rapporté l’agence de presse AFP.
Au 40e jour de guerre entre le mouvement islamiste palestinien et Israël, l’armée a dit mener tôt mercredi « une opération ciblée et de précision contre le Hamas dans un secteur spécifique de l’hôpital al-Chifa », dans le nord de la bande de Gaza, selon un communiqué.
Des soldats israéliens interrogent des personnes dans l’hôpital, dont des patients et des médecins, tandis que des chars et des transports de troupes encerclent le complexe, a indiqué un journaliste collaborant avec l’AFP sur place.
Alors que l’ONU et des ONG s’alarment de la situation des civils dans les hôpitaux du nord de la bande de Gaza, où sont concentrées les opérations de l’armée israélienne, celle-ci a précisé avoir envoyé « des équipes médicales parlant arabe et entraînées » pour cet type d’environnement « complexe » afin « qu’aucun tort ne soit causé aux civils utilisés par le Hamas comme boucliers humains ».
Le vice-ministre de la Santé du Hamas, Youssef Abou Rich, présent dans al-Chifa, a déclaré à l’AFP que « des dizaines de soldats et de commandos » israéliens se trouvaient « aux urgences et à la réception » de l’hôpital et que « des chars sont entrés dans le complexe de l’hôpital ».
L’ONU et la communauté internationale doivent intervenir « immédiatement » pour mettre fin à cette opération, a-t-il encore plaidé. Plusieurs milliers de personnes, malades, personnels et civils déplacés par la guerre, s’entassent à al-Chifa. Les médecins et des ONG internationales affirment qu’aucun d’eux ne peut en sortir sous peine d’être visé par des tirs alors que les combats font rage entre soldats israéliens et combattants palestiniens.
L’armée israélienne estime que l’hôpital al-Chifa abrite des infrastructures stratégiques du Hamas, qui se sert selon elle de la population comme de « boucliers humains ». Le mouvement islamiste et le ministère de la Santé à Gaza démentent formellement et ont, à plusieurs reprises, réclamé la visite de « commissions d’enquêtes internationales ».