Au milieu d’un décor apocalyptique après les incendies qui ont ravagé hier le plus grand et sordide camp de réfugiés de Grèce, un ferry a été dépêché, jeudi, vers l’île de Lesbos pour héberger des migrants du camp de Moria. Le feu n’a pas fait de victime mais laissé des milliers de personnes sans abri. Dans un premier temps les secours seront réservés en priorité aux familles et aux personnes vulnérables. Deux bâtiments de la marine nationale grecque doivent aussi se rendre sur place pour augmenter la capacité d’hébergement, alors que la vice-président de la Commission européenne, Margaritis Schinas, est attendue pour une visite d’inspection, indique la presse internationale.
La Protection civile grecque a déclaré « l’état d’urgence » à Lesbos, île de la mer Egée forte de 85.000 habitants et principale porte d’entrée des migrants en Grèce en raison de sa proximité avec la Turquie. Le camp hébergeait quelque 12.700 demandeurs d’asile, soit quatre fois sa capacité d’accueil, dont 4.000 enfants.
La majorité des milliers de migrants, sortis en panique des tentes et des conteneurs dans la nuit de mardi à mercredi, se sont retrouvés assis au bord de la route reliant le camp au port de Mytilène, formant de longues files d’attente de trois kilomètres, a constaté une journaliste de l’AFP. Certains se sont réfugiés dans les champs d’oliviers environnants.